Le ministre tunisien des Affaires religieuses, M. Boubaker El Akhzouri, a souligné mardi que les liens solides établis entre les villes de Fès et de Kairouan sont une preuve irréfutable que le Fiqh malékite au Maghreb a permis de renforcer l'unité et de protéger l'identité culturelle contre les menaces d'acculturation. M. El Akhzouri s'exprimait à l'ouverture, à Kairouan, de la deuxième conférence tuniso-marocaine sur le thème : "Le rite malékite et son impact sur l'unification de la pratique des rites religieux", organisée par le ministère tunisien des Affaires religieuses en collaboration avec le ministère marocain des Habous et des Affaires islamiques. Ce rite, dont la dimension réaliste est fondé sur la Sunna du Prophète, est parvenu à la faveur de la ville de Kairouan, devenue, depuis le deuxième siècle de l'Hégire, un centre religieux et politique majeur, à se propager dans toute l'Ifriqiya et le Maghreb, pour demeurer à ce jour une illustration éloquente de la modération, du juste-milieu et du rejet de l'extrémisme et des conflits interconfessionnels. Le ministre tunisien a, d'autre part, relevé les contributions de la ville de Fès à la promotion du rite malékite dans la région du Maghreb, citant, à ce propos, les célèbres ouvrages de ses jurisconsultes de renommée. Il a fait remarquer que l'organisation de pareilles conférences est de nature à enrichir et à préserver la pensée religieuse, et à garantir une pratique rationnelle des rites, soulignant la lourde responsabilité qui incombe aux jurisconsultes et aux Ouléma dans l'immunisation de la société contre toute forme de dogmatisme, de fanatisme et de compréhension erronée de la réalité de l'Islam. La conférence, à laquelle ont pris part une pléiade de chercheurs et de théologiens tunisiens et marocains, a porté sur une série de questions dégageant les spécificités du Fiqh malékite, qui s'est propagé dans la région du Maghreb grâce, notamment, aux villes de Kairouan et de Fès. La délégation marocaine participant à cette rencontre est composée des professeurs Mohamed Rouandi et Mohamed Taouil, membres du Conseil supérieur des ouléma, M. Driss Bendaouia, président du Conseil local des Ouléma de Larache, M. Abdelmajid Al Moujib, professeur à Dar Al Hadith Al Hassania et membre du Conseil local des ouléma de Rabat.