Les changements climatiques requièrent une réaction urgente de la communauté internationale pour limiter leurs effets, ont souligné mardi à Casablanca des chercheurs et experts en sciences environnementales et climatiques. ''Nous sommes appelés à revoir totalement la manière de gestion du phénomène du réchauffement climatique et à l'aborder de l'angle de l'intérêt collectif au lieu de l'intérêt particulier qui a prévalu durant des années", a souligné le Pr. Jean Pascal Van Ypersele, prix Nobel 2007, à l'ouverture d'une rencontre régionale sur ''l'adaptation aux changements climatiques au Maghreb: bilan et perspectives''. M. Van Ypersele, professeur à l'Université catholique de Louvain et membre de l'Académie royale de Belgique, a estimé que le sommet de Copenhague a "échoué et n'a pas abouti à des solutions aux problèmes posés", ajoutant que les changements climatiques se poursuivent et que la solution réside dans l'élaboration d'une plate-forme commune à tous les pays aussi bien riches que pauvres. Les méthodes adoptées face aux problématiques environnementales planétaires n'ont pas abouti aux résultats escomptés a-t-il dit, précisant que le moyen le plus efficace d'éviter et de limiter les effets des changements climatiques consiste à réduire les émissions des gaz à effet de serre. Le Pr Ahmed Iraqi, enseignant à l'université Hassan II et président de l'Association marocaine de recherche et d'études sur les changements climatiques, a noté qu'il est devenu nécessaire pour les pays pauvres de ne compter que sur eux-mêmes pour faire face à ces changements après l'échec du sommet de Copenhague. ''On ne peut guère compter sur la coopération internationale pour accomplir les missions de protection de l'environnement et de promotion du développement durable'' a-t-il dit, saluant le lancement par le Maroc de chantiers relatifs à l'environnement et à la régionalisation dans le cadre d'un débat sérieux et responsable entre toutes les composantes de la société. Le Royaume est actuellement en mesure de déceler les problématiques environnementales de manière à mettre sur pied les bases d'un aménagement du territoire adéquat et garantissant un développement global et durable de l'ensemble des régions du pays, a-t-il souligné. Dans le but de définir toute politique prospective dans les domaines agricole, industriel ou infrastructurel, il faut s'armer d'une connaissance précise et préalable des donnes environnementales, notamment climatiques et pluviométriques a-t-il indiqué, ajoutant que le développement durable repose sur la connaissance scientifique. De son côté, le Pr Mohamed Said Karouk, climatologue et enseignant à la faculté de Ben M'sik à Casablanca, a fait remarquer qu'un nouveau climat caractérise la planète et que les changements climatiques se poursuivront, ajoutant que cette nouvelle donne impose une gestion et une nouvelle maitrise du phénomène. Cette méthodologie de travail devra aboutir à une politique environnementale globale à même de permettre l'élaboration d'une stratégie efficiente fixant les priorités et les plans à moyen et long-terme, a-t-il indiqué. Les participants à cette manifestation viennent d'Algérie, de Tunisie, de Belgique et du Portugal, ainsi que de nombreux pays africain.