La complexité de la gestion des biens collectifs ne peut s'appréhender sans une bonne gouvernance, ni sans une implication voire même une collaboration entre plusieurs entités autant publiques que privées, a souligné lundi à Marrakech, M. Mohamed Marzak, président de l'Université Cadi Ayyad (UCAM). M. Marzak qui s'exprimait à l'ouverture des 8èmes rencontres internationales " Ville- Management : VM8 " initiées sous le thème "la gestion démocratique des biens collectifs", a fait part de la conscience de la difficulté de la gestion des biens collectifs ainsi que de l'importance de par le monde, de l'administration des services publics liés à la santé, aux transports, et à l'éducation entre autres. "Pour accélérer le rythme d'intégration des villes inclusives dans les villes productives, le gouvernement a été appelé à engager une politique rigoureuse en matière d'aménagement du territoire et d'urbanisme et à accorder au logement social et à la lutte contre l'habitat insalubre la priorité dans les politiques nationales et les plans locaux d'habitat et d'urbanisme et ce, parallèlement à l'adoption d'un programme bien défini pour parvenir à un développement rural global et intégré et afin de juguler l'exode rurale qui constitue un facteur essentiel de pauvreté urbaine", a-t-il tenu à rappeler. Et de poursuivre que le choix porté sur le Maroc pour accueillir les travaux de ce colloque procède de la conviction de la communauté internationale de l'efficience de l'expérience marocaine visant la gestion démocratique des biens collectifs, en plaçant cette expérience parmi celles de pointe à même de servir de modèle dans le domaine du développement social. Il a fait savoir aussi que les parties concernées demeurent déterminées à jouer leur rôle dans la mise en oeuvre efficace d'une politique de grande proximité. M. Gérard Cliquet, président de la Conférence Internationale des Dirigeants des Institutions d'Enseignement Supérieur, et de Recherche de Gestion d'Expression Française (CIDEGEF) a fait observer que ce conclave revêt une importance cruciale, étant donné les grands changements que connaissent les villes et qui nécessitent une réflexion approfondie sur les meilleurs moyens pour leur gestion efficiente, citant à titre d'exemple l'évolution remarquable que connait la ville de Marrakech. M. David Bruchon, directeur adjoint du développement et de la valorisation à l'Agence Universitaire de la Francophonie a indiqué, quant à lui, que le développement durable et la bonne gouvernance dans la gestion des villes demeurent tributaires de l'implication de l'ensemble des composantes de la société y comprises les énergies que comptent les universités, estimant que cette rencontre de deux jours est de nature à permettre l'échange d'expériences et expertises dans ce domaine. La présidente du Conseil de l'arrondissement de Guelliz, Mme Zakia Lamrini a fait savoir que cet arrondissement ne cesse de faire appel à l'expertise de l'UCAM en matière d'accompagnement et de renforcement des capacités des ressources humaines en vue de garantir plein succès aux projets visant à créer une dynamique soutenue dans le domaine du développement local et à répondre aux besoins les plus pressants des populations. Initiées en collaboration avec l'Université Mohammed V Souissi de Rabat, ces 8èmes rencontres qui s'inscrivent dans le cadre d'un programme de recherche mené par la CIDEGEF, constituent une plateforme interdisciplinaire d'échanges entre des élus, des représentants de la société civile, des dirigeants d'entreprises concernés par le rôle que ces organisations collectives ambitionnent de jouer dans la gestion des biens collectifs (eau, transport, santé, éducation). Ce conclave s'appuie à la fois sur de nombreuse expérience de terrain et d'études scientifiques portées par une grande diversité culturelle dans des contextes géopolitiques riches d'informations (Afrique, Amérique du nord et du sud, Europe, Maghreb et Moyen Orient). Cette rencontre sera ponctuée par une synthèse et la restitution des enseignements tirés de tous les séminaires régionaux tenus entre octobre 2009 et février 2010 dans différents coins du globe sur des thèmes liés à la gouvernance démocratique des biens publics au service des collectivités.