M. Mustapha Iznasni, membre du Conseil Consultatif des Droits de l'Homme (CCDH), a souligné, mardi, que l'un des chantiers les plus importants ouvert actuellement par le Conseil concerne la mémoire, les archives et l'histoire récente du Maroc. Ce chantier vise le renforcement du droit de savoir, à travers la préservation des archives de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) et du CCDH, et l'organisation de leur ouverture au public, a précisé M. Iznasni, qui intervenait au nom du CCDH, lors du dialogue interactif sur "le droit à la vérité", organisé au Palais des Nations à Genève dans le cadre de la 13ème session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Ledit chantier ambitionne également d'améliorer l'accès à l'information, réorganiser et moderniser des archives nationales, encourager la recherche sur la période historique objet du mandat de l'IER et soutenir les différents programmes relatifs à la préservation de la mémoire, a-t-il ajouté. Il a rappelé que dans le cadre de sa mission de promotion et de protection des droits de l'homme, le CCDH avait recommandé la création de l'IER ayant, entre autres missions, d'établir et de divulguer la vérité sur les violations graves des droits de l'homme perpétrés dans le passé. Les activités de cette Instance qui ont permis d'élucider des centaines de cas de personnes dont le sort était inconnu, ont également concerné l'analyse des contextes politiques, juridiques, économiques et sociaux dans lesquels ont été perpétrées les violations, l'organisation d'auditions publiques des victimes, l'examen d'archives et de documents officiels, l'audition à huis clos de centaines de victimes et de témoins, des visites in situ et le recours à la médecine légale et aux analyses ADN, a-t-il ajouté. L'objectif principal, a expliqué M. Iznasni, était de permettre à la société de connaître la réalité de ce qui s'est passé dans sa globalité dégageant ainsi une macro-vérité et d'établir des micro vérités à travers l'étude, l'analyse et l'investigation des cas individuels. Il a rappelé que le CCDH, qui a été chargé du suivi de la mise en oeuvre des recommandations de l'IER a poursuivi des investigations que l'Instance n'a pu mener à terme, ce qui a permis d'élucider 58 cas sur les 66 demeurés non clarifiés. M. Iznasni a signalé que l'IER et le CCDH ont associé les victimes, leurs familles et leurs représentants à toutes les étapes de leurs travaux et les ont tenus informés des résultats et conclusions des investigations effectuées.