Les dix dernières années ont été décisives dans la vie de la femme marocaine qui a marqué de son empreinte tous les domaines grâce aux libertés accordées notamment par le Code de la Famille, celui de la nationalité, le Fonds d'appui pour la promotion de la représentation des femmes et la levée par le Maroc des réserves sur la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme. Par Fadwa El Ghazi Cette décennie a permis à la gente féminine marocaine, fêtant lundi le 100-ème anniversaire de la Journée internationale de la femme sous le signe «droits égaux-Opportunités égales : Progrès pour tous», de se frayer son chemin lentement mais sûrement dans tous les secteurs. Autre avancée, le taux d'analphabétisme féminin a connu une baisse remarquable de 96 pc à 50,8 pc entre 1960 à 2009, souligne le Haut Commissariat au Plan dans un dépliant publié à cette occasion et intitulé «Femmes et Hommes en chiffres 2010». Le taux de féminisation des lauréats de l'enseignement supérieur universitaire est passé de 42,8 pc (1999-2000) à 52,3 pc en 2007-2008. Ce taux est particulièrement élevé dans certaines filières telles que les sciences de l'éducation (77 pc), la médecine dentaire (73,3 pc) ou la médecine et pharmacie (63,6 pc). La femme marocaine représente désormais plus que la moitié de la société, chiffe à l'appui, avec 50,7 pc en 2009 et une espérance de vie supérieure à l'homme (74.2 contre 71.6 ans). Mme Zhor Chekkafi, docteur en Droit et première marocaine secrétaire générale d'un parti (Parti de la société démocratique, fondé en 2007), estime que la politique est un domaine qui met à pied d'égalité l'homme et la femme. La femme marocaine, plus compétente, dispose désormais de tous les moyens pour créer des partis ou assurer de plus amples responsabilités, a-t-elle confié à la MAP. Et d'ajouter que le but de la représentativité politique de la femme est de réaliser une participation féminine effective. Mme Chekkafi, qui a enseigné le Droit à plusieurs facultés du Royaume, a constaté que la femme marocaine s'oriente vers l'action associative de peur de ne pas faire ses preuves en politique. L'expérience des élections communales du 12 juin 2009 s'est distinguée avec pour la première fois un quota de 12 pc des sièges réservés aux femmes, a-t-elle souligné. Au total 3.408 femmes ont été élues conseillères aux élections communales sur les 20.458 candidatures féminines, soit 250 pc de plus qu'en 2003 où elles occupaient seulement 127 sièges. «Les dix dernières années ont ouvert à la femme marocaine un large éventail d'avancée grâce aux efforts inlassables déployés par SM le Roi Mohammed VI dans le domaine de la promotion de la condition féminine», a précisé Mme Chekkaf qui est également présidente du Forum des femmes parlementaires marocaines, donnant l'exemple notamment du changement des codes de la famille, du travail et de la nationalité. Autre domaine jadis réservé aux hommes, le sport mais surtout le tennis, où Fatima Zahra El Allami, Championne d'Afrique en simple (2009) aiguise ses armes en attendant une consécration mondiale. Cette jeune, native de Meknès en 1986, élue meilleure sportive marocaine 2009 (Sondage MAP), a été médaillée d'or en double aux championnats d'Afrique des Nations au Caire et médaillée de bronze aux Jeux méditerranéens à Pescara (Italie) l'année dernière. «Toute ma famille a démangée de Meknès à Casablanca pour être à mes côtés», se rappelle-t-elle, ajoutant qu'elle arrive à poursuivre ses études en économie grâce à l'effort de son frère qui prépare une licence en la matière. Fatima Zahra El Allami, qui a été 5 fois championne d'Afrique juniors filles et 6 fois championne du Maroc juniors filles, a confié qu'au début, le doute s'était installé pour le professionnalisme mais le dure labeur, rigueur et le soutien familial «lui permettent d'y croire». Selon Fatima Zahra El Allami, l'image du sport féminin marocain s'améliorera grâce à la conjugaison des efforts de tout un chacun et au changement de mentalités vis-à-vis de la femme.