La ministre du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité, Mme Nouzha Skalli, a réaffirmé, mardi à New York, l'engagement du Maroc à édifier une société basée sur un standard élevé en matière de droits humains et d'égalité. "La promotion des droits des femmes et de l'égalité est la voie royale pour construire un monde plus juste, plus humain, plus solidaire qui nécessite une nouvelle gouvernance mondiale conçue et mise en œuvre avec une large participation des femmes", a affirmé Mme Skalli lors de son intervention devant les participants à la 54ème session de la Commission des Nations Unies sur le Statut de la femme. C'est d'ailleurs, a-t-elle ajouté, "la voie qui a été choisie par le Royaume du Maroc grâce au leadership et à la vision de SM le Roi Mohammed VI, qui a engagé notre pays vers la construction d'une société basée sur un standard élevé en matière de droits humains, de liberté et d'égalité entre les femmes et les hommes". +REFORMES MAJEURES+ A cet égard, la ministre a souligné l'engagement du Maroc à mettre en œuvre "un agenda de promotion des droits humains et de l'égalité à travers des réformes majeures permettant le respect des droits fondamentaux de la personne humaine en général et des femmes en particulier". "Ces chantiers de réforme nous permettent de réaffirmer notre engagement par la Déclaration et le programme d'action de Pékin et à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) dont nous avons célébré le 30ème anniversaire, en décembre dernier", a-t-elle poursuivi. Elle a relevé, à ce propos, que "la lutte contre la discrimination est un formidable levier essentiel pour faire progresser la justice sociale, l'égalité des chances et les droits des femmes au Maroc et dans le monde". Au Maroc, "forts de cette conviction nous avons réalisé en 2004 une réforme majeure du Code de la Famille aujourd'hui basée sur l'égalité et la coresponsabilité ainsi qu'une réforme du code de la nationalité qui donne aux femmes le droit de transmettre au même titre que l'homme et dans tous les cas, sa nationalité d'origine à ses enfants nés de père non marocain, a-t-elle rappelé. "Nous avons intensifié la lutte contre les discriminations à travers une stratégie nationale de l'égalité et l'équité aujourd'hui traduite par un agenda gouvernemental de l'égalité", a encore souligné Mme Skalli indiquant qu'une stratégie nationale contre les violences faites aux femmes qui mobilise des acteurs institutionnels de premier plan et le partenariat avec la société civile, a été mise en œuvre depuis 2002. Le Maroc, a-t-elle dit, est ainsi "un des pays pilotes du fonds des Objectifs du millénaire du développement (OMD) par la mise en place du programme "Tamkine" : programme multisectoriel contre les violences basées sur le genre par l'autonomisation des femmes et des filles". "Dans le cadre de ce programme a été lancée la première enquête nationale sur la prévalence de la violence et un projet de loi contre les violences conjugales a été mis dans le circuit législatif", a-t-elle indiqué, soulignant que "l'objectif étant la convergence, l'institutionnalisation et la territorialisation de la lutte contre la violence de genre par l'autonomisation des femmes". Elle a également fait savoir que le chantier de la Budgétisation sensible au genre est "très avancé" au Maroc, relevant, en outre, que "la parité dans la gestion des affaires publiques locales a constitué une préoccupation majeure et l'année 2009 a constitué un tournant dans ce domaine". En ce sens, elle a noté que "lors des élections municipales de juin 2009, le nombre de femmes élues a connu une croissance de 3.000 pc en passant de 127 à 3.428 femmes élues faisant passer le taux de représentation des femmes dans les communes de 0,56 à 12,38 pc de l'ensemble des conseillers communaux". Le Maroc est fermement engagé sur cette voie, a-t-elle affirmé, parce qu'il est "pleinement conscient des enjeux, sachant que les Objectifs du Millénaire pour le Développement ne pourront être atteints sans une accélération de la mise en œuvre des engagements pris à Beijing, à Beijing+5 et à Beijing +10". +LUTTER POUR L'EGALITE C'EST OEUVRER POUR LE DEVELOPPEMENT+ "Lutter pour l'égalité c'est faire reculer la pauvreté, c'est lutter contre les discriminations et les violences, contre l'exclusion, c'est œuvrer pour un développement économique, social et humain durable et équitable, facteur de progrès, de démocratie et de paix", a insisté Mme Skalli, qui a estimé que "rien ne serait possible si nous ne conjuguions tous nos efforts pour relancer les stratégies, les mécanismes de solidarité à la réaffirmation des droits fondamentaux". Elle a, à cet égard, souligné que "la dynamique de l'égalité est aujourd'hui dans toutes les sociétés facteur de performance, d'innovation, de progrès, de développement durable et donc de richesse". "C'est donc cette dynamique de l'égalité qui est susceptible de booster les économies dans le monde et de réaliser le développement humain au niveau de la planète", a-t-elle relevé, estimant que "la Plate-forme d'action de Beijing reste donc plus que jamais d'actualité et à l'heure où d'importantes mutations se jouent dans le monde, c'est un nouveau partenariat mondial qui doit s'exprimer par des actions collectives efficaces et renforcées". Au-delà de "la célébration de ce quinzième anniversaire de Beijing, nous sommes appelés à nous mobiliser pour que la défense des droits des femmes soit au centre des débats et que la dynamique de l'égalité, qui nous rassemble aujourd'hui, soit le +dynamo+ d'un monde nouveau, plus juste, plus humain et plus inclusif", a-t-elle conclu. La 54ème session de la Commission des Nations Unies sur le Statut de la femme a ouvert ses travaux lundi au Siège des Nations Unies à New York. Cette session de deux semaines devra permettre, rappelle-t-on, d'évaluer le travail réalisé dans la mise en œuvre de la déclaration et du Plan d'action adoptés à Beijing en 1995. Des centaines de représentants de gouvernements et d'organisations non gouvernementales, venus de tous les continents, participent à cette session. Le Maroc y est représenté par la ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Nouzha Skalli, des parlementaires et des représentants de la société civile.