Tant que les femmes ne seront pas libérées de la pauvreté et de l'injustice, la réalisation des objectifs de la paix et du développement sera aléatoire, a souligné le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon dans une déclaration publiée, vendredi à New York, à l'occasion de la célébration le 8 mars de la journée internationale de la femme. "Tant que les femmes n'auront pas été libérées de la pauvreté et de l'injustice, la réalisation de tous nos objectifs, la paix, la sécurité, le développement durable, sera aléatoire", relève M. Ban, soutenant que "l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes sont essentielles pour que l'ONU puisse mener à bien sa mission consistant à instaurer l'égalité des droits et la dignité pour tous partout dans le monde". Il s'agit de "droits fondamentaux, énoncés dans notre Charte fondatrice comme dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, et qui font partie intégrante de l'identité même de notre Organisation", précise-t-il. +La déclaration de Beijing, une étape clef
Rappelant qu'il y a 15 ans, lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, les gouvernements se sont engagés à promouvoir l'égalité, le développement et la paix pour toutes les femmes, partout dans le monde, il estime que "la Déclaration de Beijing a marqué une étape clef et a eu un impact vaste et profond"."Elle (la déclaration) a guidé la prise de décisions et inspiré un grand nombre de nouvelles législations. Elle a envoyé aux femmes et aux filles du monde entier un message clair: égalité et mêmes chances font partie de leurs droits inaliénables", insiste-t-il. Selon le chef de l'ONU, "il existe de nombreux exemples de progrès, dus en large partie aux efforts déterminés des organisations de la société civile". "La plupart des filles vont maintenant à l'école, notamment au niveau de l'enseignement primaire, et aujourd'hui davantage de femmes dirigent des entreprises ou sont membres d'un gouvernement", relève-t-il rappelant qu'un nombre de "plus en plus important de pays ont adopté une législation en faveur de la santé sexuelle et procréatrice et de l'égalité des sexes". Il reste néanmoins encore beaucoup à faire, ajoute-t-il, indiquant que la mortalité maternelle reste à un niveau inacceptable, que trop peu de femmes ont accès à la planification familiale et que la violence contre les femmes est "toujours un motif de honte partout dans le monde". En particulier, "la violence sexuelle lors des conflits reste généralisée", poursuit-il, indiquant que l'année dernière, le Conseil de sécurité a adopté deux résolutions "énergiques" à ce sujet et qu'il a été nommé un Représentant spécial du Secrétaire général chargé de mobiliser la communauté internationale face à ces crimes. " Ma campagne +Tous unis pour mettre fin à la violence à l'égard des femmes+ et le Réseau de personnalités masculines récemment créé s'efforcent de développer nos efforts en ce sens à l'échelle mondiale", affirme-t-il, estimant que l'un des enseignements de ces 15 dernières années est qu'il importe de s'attaquer de manière plus générale à la discrimination et à l'injustice. Les stéréotypes sexistes et la discrimination fondés sur le sexe persistent dans toutes les cultures et toutes les communautés, rappelle-t-il estimant "inquiétant de constater que les mariages précoces et forcés, les soi-disant +crimes d'honneur+, les abus sexuels et la traite des jeunes femmes et des filles persistent, voire sont en hausse". + Les femmes toujours les plus touchées Qu'il s'agisse de pauvreté comme lors de catastrophes, ce sont les femmes qui sont les plus touchées, relève-t-il, précisant que "ces 15 dernières années nous ont également montré que l'ONU doit donner l'exemple". "Reconnaissant que les femmes jouent un rôle essentiel en matière de paix et de sécurité, nous nous efforçons d'en avoir un plus grand nombre dans les composantes militaire et de police de nos opérations de maintien de la paix", affirme M. Ban, rappelant qu'il n'y a jamais eu autant de femmes occupant des postes de haut rang à l'ONU tout en espérant qu'il y aura bientôt au sein du système des Nations unies une nouvelle entité dynamique pour assurer une plus grande cohérence des programmes et fera plus fortement entendre les voix en faveur de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes. A cet égard, il a exhorté l'Assemblée générale de l'ONU à "créer sans tarder cette nouvelle entité", soulignant que la Déclaration de Beijing est tout autant d'actualité aujourd'hui qu'il y a 15 ans. "Le troisième Objectif du Millénaire pour le développement, c'est-à-dire promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, est la clef", soutient-il, estimant que "lorsque les femmes n'ont pas la possibilité de s'améliorer et de contribuer à l'amélioration de leur société, nous sommes tous perdants".