Dans le Vieux-Carré de la Nouvelle-Orléans, communément appelé le French Quarter, se tient en février de chaque année, un carnaval très animé, qui représente une vraie locomotive économique pour les petits commerces locaux. En effet, les douze jours de Mardi Gras constituent une date importante sur les calendriers des commerces de la Nouvelle Orléans, ou Big Easy pour les intimes, avec à la clé, jusqu'à 30 pc du chiffre d'affaires annuel, comme l'affirme Jim Razutto. Selon ce propriétaire d'une échoppe de souvenirs sur Bourbon Street, une rue qui représente le centre névralgique du French Quarter, Mardi Gras est "une vraie manne économique pour ceux qui savent bien valoriser leurs marchandises". "Mardi Gras est une date à ne pas oublier, le profit généré pendant cette période impacte les revenus des commerces sur toute l'année", a-t-il déclaré à la MAP.
+Les olympiades commerciales de Nouvelle Orleans Pendant ce festival de musique et de couleurs, les commerces de la ville participent à de vrais jeux olympiques du commerce, dans la mesure où ils redoublent d'ingéniosité pour vendre leurs produits, les adaptent au gré des évènements, ou se délocalisent sur les grandes artères du French Quarter. Pour d'autres entreprises, les festivités de Mardi Gras représentent une grande partie, si ce n'est la totalité, de leur chiffre d'affaires annuel. C'est le cas de Haydel's Bakery qui vend près de 50.000 "galettes des rois" (confiserie très populaire consommée exclusivement pendant la période de Mardi Gras) ou encore la Container Company, spécialisée en fabrication de divers gadgets jetés par les Krewes le long des passsges de la parade du carnaval. Avec des milliers de masques, des centaines de milliers de colliers multicolores vendus sans oublier les froufrous et souvenirs en tout genre, Mardi Gras constitue une importante rentrée d'argent pour la Nouvelle Orléans comme l'affirme Barry Kern, président de Blaine Kern Studio, une entreprise spécialisée dans la fabrication de costumes de carnaval, notamment pour les Krewes de la ville, ou troupes de carnaval, qui défilent dans les principales artères de la ville. Selon lui, le carnaval de cette année est une période "spécialement faste" pour la ville, grâce notamment à l'amélioration notable de la conjoncture économique américaine, à un afflux sans pareil des touristes, venus fêter la Saint valentin, mais surtout en raison de la victoire historique de l'équipe Football américain locale (The Saints) lors de la finale du Super Bowl.
+Mardi gras, un marché à millions de dollars Une récente étude sur l'impact économique du Festival de Mardi Gras révèle, en effet, que cet évènement pourrait bien générer des revenus directs d'une valeur de 147, 7 millions de dollars et près de 322 millions de dollars en revenus indirects, un record pour cette ville qui a été, en grande partie, détruite lors du passage de l'ouragan de Katrina le 28 aout 2005, et ne s'est pas complètement rétablie depuis. Selon cette étude réalisée par Toni Weiss et Paul Spindt de l'université de Tulsa (Oklahoma, sud), la période du festival a toujours été une source d'équilibre financier pour la ville grâce aux revenus supplémentaires générés par le secteur des services et les commerces en tout genre, qui sont l'apanage de la "Big Easy". Coté hôtellerie et restauration, les restaurants de la nouvelle Orléans, les vendeurs itinérants ou encore de simples locaux cherchant à arrondir leurs fins de mois, mettent les bouchées doubles pendant cette période pour attirer les clients, quitte à participer aux divers défilés de Mardi Gras pour se faire de la publicité ou à ouvrir des stands un peu partout le long des routes où se déroule le carnaval. La "délocalisation locale" est en effet monnaie courante à la Nouvelle Orléans en période de festivals comme l'affirme Roger Epopo, un américain d'origine Ethiopienne qui a installé une gargote en pleine rue Royal pour améliorer ses fins de mois en cette période festive. Cette fièvre économique n'est pas sans déplaire à plusieurs locaux qui estiment que Mardi Gras commence à détrôner des événements culturels majeurs comme le festival de Jazz de la Nouvelle Orléans (avril) qui a vu son chiffre d'affaires diminuer au cours des deux dernières années. "La nouvelle Orléans est sans pareille quant il s'agit d'amuser et de divertir, mais cet attrait peut parfois jouer contre la culture et la musique qui font son charme", a toutefois déploré Frankie, meneur des Frankie Keys Baskin, un groupe de Blues amateur très connu à la nouvelle Orléans.