Il est temps d'interdire les constructions sur les rives des oueds et protéger les terres agricoles contre les extensions urbanistiques, a affirmé mardi à Fès, M. Abdellatif Maazouz, ministre du Commerce extérieur. Intervenant à la séance de clôture d'une rencontre régionale de concertation sur le projet de Charte nationale de l'environnement et du développement durable, le ministre a indiqué qu'il ne suffit plus de recommander de ne pas construire sur les berges des rivières, mais qu'il est temps d'interdire catégoriquement tout acte de construction sur ces sites pour atténuer la pollution des eaux des rivières et protéger des vies humaines en cas d'inondations. Pour ce qui est des terres agricoles, elles doivent faire l'objet d'une protection rigoureuse de la part des plans d'urbanisme, a-t-il dit, soulignant que les recommandations adoptées par cette rencontre régionale vont contribuer sans doute à enrichir le projet de Charte nationale de l'environnement et du développement durable, dont l'adoption et la mise en oeuvre sont nécessaires pour le bien des générations présentes et futures. Les participants aux ateliers organisés à cette occasion se sont en effet longuement arrêtés sur les problèmes environnementaux que pose le développement socio-économique de la Région Fès-Boulemane, qui souffre, selon eux, d'une multitude de pressions relatives à la pollution et à la déforestation. Pour y faire face, ils ont notamment recommandé la mise en place d'un Observatoire régional de l'environnement et du développement et d'un Comité régional des études d'impact sur l'environnement et de veille territoriale. Ils ont appelé de même à la création d'une police de l'environnement et à l'adoption des instruments juridiques nécessaires dont un code de l'environnement et du principe "pollueur-payeur" pour inciter les industriels à prendre leurs responsabilités dans ce domaine. En matière de santé et d'environnement, ils ont souligné la nécessité d'encourager la recherche et la valorisation des travaux réalisés dans ce domaine, d'encourager l'agriculture biologique et de procéder sans plus tarder au traitement des déchets hospitaliers et du résidu "lixiviat" de la décharge publique contrôlée. Ils se sont prononcés de même en matière de développement durable pour la construction de barrages collinaires, tout en appelant à intensifier la lutte contre les inondations, l'érosion et la désertification, à créer des espaces verts, à lutter contre la pollution des eaux par les insecticides, la prolifération des sacs en plastique, et l'occupation de la voie publique par les propriétaires de cafés, d'ateliers et de lieux de commerce. Il est également nécessaire d'oeuvrer pour la sauvegarde de la faune de la région, la protection des eaux douces et le traitement des eaux usées avant leur réutilisation dans les vergers et d'encourager le reboisement et la protection des milieux forestiers, ont-ils estimé. Les participants ont appelé aussi à encourager les investissements dans le domaine de l'environnement et à oeuvrer pour assurer aux habitants de la région une vie décente leur permettant d'assumer leur responsabilité en matière de protection de l'environnement. Située au centre nord du Maroc, la Région Fès-Boulemane (20.318 km2 pour 1,57 M d'habitants) présente un territoire aux paysages vallonnés et montagneux avec un domaine montagneux atlasique, considéré comme le principal château d'eau du Maroc et un domaine Mésétien des hauts plateaux, englobant la plaine du Saïss et les collines des zones nord et est de la Région.