Chargées d'histoire, les villes de Fès et de Strasbourg (nord-est de la France), qui fêtent cet hiver le dixième anniversaire d'un partenariat "exemplaire", sont déterminées à approfondir leur coopération pour préserver leur patrimoine tout en s'inscrivant dans la modernité, a souligné le maire socialiste de la cité alsacienne, M. Roland Ries. Par Amal Tazi Strasbourg -14/12/09- Chargées d'histoire, les villes de Fès et de Strasbourg (nord-est de la France), qui fêtent cet hiver le dixième anniversaire d'un partenariat "exemplaire", sont déterminées à approfondir leur coopération pour préserver leur patrimoine tout en s'inscrivant dans la modernité, a souligné le maire socialiste de la cité alsacienne, M. Roland Ries. "Les efforts à consentir dans ce sens doivent prendre en compte aussi bien le souci de la préservation du patrimoine que la nécessité du changement dictée par la réalité d'aujourd'hui", a-t-il dit dans un entretien à la MAP à l'occasion de la célébration à Strasbourg de l'anniversaire des relations entre les deux villes historiques, classées patrimoine mondial par l'Unesco. La ville de Fès est à l'honneur jusqu'au 31 décembre à Strasbourg pour fêter leurs dix années de ce partenariat "exemplaire" et de cette coopération "fructueuse". "Il ne faut pas s'interdire le changement, nous ne voulons pas de villes musées mais des cités qui doivent être vivantes avec le citoyen. Nos villes doivent évoluer au gré des circonstances historiques", a insisté le maire de Strasbourg. Sur le plan culturel, M. Ries a mis l'accent sur l'importance des échanges existant entre les deux villes dans ce domaine, notant que Strasbourg veille toujours à associer les acteurs du mouvement culturel et artistique de Fès à ses différentes activités et principaux festivals. +Strasbourg aspire à devenir "un prolongement" du Festival des musiques sacrées de Fès+. Le Maire a réitéré la volonté de sa ville de renforcer davantage cette coopération culturelle, souhaitant à cet égard qu'elle puisse bénéficier du rayonnement international du Festival des musiques sacrées de Fès. "Nous souhaitons que Strasbourg devienne un prolongement de ce festival en accueillant une partie des chorales qui s'y produisent", a-t-il dit. Cette éventualité, a-t-il précisé, a été évoquée avec les responsables de la ville marocaine, dont une délégation vient d'effectuer une visite à Strasbourg pour prendre part aux festivités célébrant le partenariat entre les deux villes. Cette visite a été une occasion pour examiner la mise en œuvre des différents aspects de leur coopération, contenus dans leur dernière convention datée de novembre 2008, a-t-il indiqué. Outre le volet patrimonial et culturel, cette coopération concerne notamment la préservation de l'environnement, en particulier dans les domaines de l'eau et de l'assainissement, et le renforcement des services d'urgence du Centre Hospitalier Universitaire de Fès, notamment grâce à la formation des professionnels de santé. Par ailleurs, M. Ries a salué le dynamisme de la communauté marocaine à Strasbourg, précisant que c'est sa deuxième plus grande communauté après celle des Turcs (quelque 15.000 personnes). En général, les Musulmans entretiennent d'excellentes relations avec les autres communautés à Strasbourg, a-t-il dit, faisant état d'une "très vieille tradition de dialogue" entre les quatre grandes religions présentes dans la ville. Evoquant le débat déclenché en France suite au vote suisse interdisant la construction des minarets au niveau des mosquées, le maire de Strasbourg a estimé qu'il n'y a pas de raison pour priver ces lieux de culte musulmans de ce symbole religieux. "Il est normal que les grandes mosquées, en particulier celles à dimension départementale ou régionale, puissent avoir un minaret", a-t-il dit. +La Grande mosquée de Strasbourg peut avoir son minaret+. C'est le cas, selon lui, de la Grande mosquée de Strasbourg, en cours de construction et dont le projet initial s'est vu amputer de son minaret sous le mandat de son prédécesseur de droite. M. Ries ne voit ainsi aucune objection à réintégrer le minaret dans ce projet, invitant les responsables de la mosquée à déposer un nouveau permis de construire dans ce sens auprès des services municipaux. Le projet de construction de la Grande mosquée de Strasbourg, entravé depuis des années par des difficultés aussi bien d'ordre financier que politique, avait fait un pas en avant en novembre dernier avec la pose de sa coupole. La fin des travaux est prévue pour 2010. Au lendemain du référendum interdisant la construction de minarets en Suisse, la communauté musulmane de France a affiché son "incompréhension" et sa "vive consternation" face à ce vote dont le résultat a surpris tous les Européens épris de paix et de justice. M. Ries était parmi les premiers à réagir à ce vote en novembre dernier en affirmant qu'il était "favorable à la construction d'un minaret dans la grande mosquée de Strasbourg, avec l'objectif d'assurer la visibilité, dans la cité, de l'Islam".