Le Think tank marocain, l'Institut "Amadeus", est allé cette semaine à la rencontre des plus prestigieux laboratoires d'idées américains, basés à New York et Washington, de plusieurs universités particulièrement renommées pour leurs expertises en relations internationales, ainsi que de responsables américains et onusiens, en vue d'échanger les points de vue et surtout porter la voix du Sud Outre-Atlantique. C'était l'occasion pour le président de l'Institut Amadeus, Brahim Fassi Fihri, et le vice-président, Mekki Lahlou, de prendre contact avec leurs homologues Outre-atlantique et de "faire connaître les grandes réalisations accomplies par le Maroc sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, notamment en matière de consolidation de la démocratie et des droits de l'Homme ainsi que des grands chantiers initiés par le Souverain aux plans économique, social et culturel". C'était également une opportunité pour expliquer "notre problématique, mais aussi d'explorer les domaines dans lesquels nous pourrions échanger nos idées et expertises", ont-ils souligné à la MAP, à l'issue de cette tournée d'une semaine entamée lundi dernier. Avec le Brookings Institute, le Middle East Institute, l'Atlantic Council, le Center of Strategic and International Studies (CSIS), basés à Washington, le Council on Foreign Relations de New York, ou au sein des Universités de Columbia et de New York (NYU), que du département d'Etat, du siège des Nations Unies ou avec Human Right Watch (HRW), les discussions ont été "encourageantes, présageant de perspectives de coopération à l'avenir". Amadeus "n'a pas la prétention de se mesurer à ces grands faiseurs d'idées qui, pour certains, ont une expérience centenaire, mais plutôt de bénéficier de leurs connaissances et expertise dans les domaines de leurs spécialités", et les inviter dans le cadre des "MEDays", l'événement phare annuel de l'Institut Amadeus, à se forger ou approfondir leur approche concernant certaines problématiques développées au sein de ce forum.
+Grandes problématiques du Sud+ "L'objectif principal de notre tournée aux Etats-Unis, qui sera suivie prochainement d'une autre en Afrique, est de faire savoir qu'aujourd'hui, il existe au Maroc un Think tank indépendant, certes jeune, mais qui peut se prévaloir, en deux ans d'existence, de résultats concrets et qui veut traiter de sujets globaux avec un focus qui se concentre sur les grandes problématiques des pays du Sud", ajoutent les responsables d'Amadeus. Une autre raison est "d'élargir notre sphère d'influence", confient-ils. Après avoir abordé la gouvernance au Maghreb, l'Union pour la Méditerranée ainsi que le co-développement et la coopération Sud/Sud, "nous souhaitons institutionnaliser, une fois par an, un +talk+ à Tanger sur le Moyen Orient". En fait, insistent-ils, "notre jeunesse, c'est également notre force, puisque nous osons aborder des sujets de l'heure que d'aucuns éviteront ou évoqueront timidement" . Les responsables d'Amadeus "veulent combler un vide en devenant une plateforme indépendante de discussions entre Palestiniens et Israéliens", ont-ils dit, précisant que cet axe sera un volet parmi une trentaine de thématiques discutées. Une autre motivation, pour ce Think tank est d'amener les experts à l'échelle internationale "à collaborer avec nous sur des problématiques examinées au MEDays et au sein d'Amadeus, approfondir le contenu de nos réflexions et nous aider dans le développement et le cadrage des thèmes traités", en retour "nous avons un important réseau, qu'ils pourront mettre à profit pour affiner leurs recherches et analyses liées à la zone MENA et à l'Afrique en général". Ils ont vu que "nous étions une structure crédible par nos réalisations" et qu'un échange serait mutuellement bénéfique. Se défendant d'être un "Davos-bis", ils font part de leur ambition "d'être une plate-forme de décisions opérationnelles avec des résultats concrets pour des projets Sud/Sud et Nord/Sud". Il s' agit pour la jeune direction de ce Think tank indépendant, le premier au Maghreb, de préparer le prochain forum Afrique/Asie/Monde arabe (3A), mais également de faire connaître les 15 recommandations MEDays 2009 à leurs différents interlocuteurs. Ils se sont félicités, par ailleurs, que les entretiens avec des responsables du Département d'Etat aient relevé la "liberté de ton qui règne dans les débats, et le rôle agissant d'Amadeus en matière d'intégration économique maghrébine". Cette plateforme de réflexion ouverte au public, qui vient combler un vide manifeste du côté de la rive Sud de la Méditerranée, est orientée avant tout vers la recherche de solutions concrètes aux problèmes des mondes euro-méditerranéen et euro-africain actuels.