A l'occasion du premier anniversaire de l'éloignement forcé des camps de Tindouf du militant Sahraoui Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, plusieurs organisations non gouvernementales en Espagne ont décidé de se mobiliser et de lancer une campagne de solidarité internationale destinée à sensibiliser davantage l'opinion publique mondiale sur cette affaire humanitaire et sur le drame des séquestrés en territoire algérien. Pour commémorer ce triste anniversaire, plusieurs organisations de la société civile en Espagne se sont donné rendez-vous, la semaine dernière dans la capitale espagnole Madrid, pour lancer un appel à l'Organisation des Nations Unies et à l'ensemble des organisations internationales qui font de la défense des droits humains leur cheval de bataille, pour les sensibiliser sur le calvaire enduré depuis douze mois par Mustapha Salma éloigné de force des camps de Tindouf pour avoir exprimé une position favorable au projet d'Autonomie proposé par le Maroc comme solution réaliste au conflit du Sahara. Profitant de leur conclave à Madrid, marqué par la présence de membres de la famille Mustapha Salma, notamment son père Ismaili Moulay Salma Ould Sidi Mouloud et son frère Mohamed Cheikh, ces ONG en provenance notamment des îles Canaries et du Pays Basque Espagnol, ont également lancé un "cri de détresse" face à la situation "intenable" du militant sahraoui qui se retrouve bloqué en Mauritanie en attendant que la délégation du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) trouve une solution à son cas. Elles ont exprimé leur solidarité totale avec le militant sahraoui, appelant la communauté internationale à exercer toutes les pressions possibles en vue de le rétablir dans ses droits et de lui permettre de rejoindre sa famille dans les camps de Tindouf en territoire Algérien. Selon le Forum Canario Sahraoui, basé à Las Palmas de Gran Canaria et présidé par l'Espagnol Miguel Ortiz Asin, le "traitement discriminatoire" auquel est soumis Ould Salma, privé de rejoindre sa famille, est "condamnable à tout point de vue, car il s'agit d'une violation flagrante des principes les plus élémentaires de droits humains". Même condamnation de la part de l'association des "femmes Sahraouies pour la démocratie et les droits de l'Homme en Espagne", qui a, elle aussi, exhorté la société civile internationale et l'ensemble des organisations de défense des droits humains d'intervenir "urgemment" pour que ce père de famille puisse rejoindre sa famille. L'association des femmes sahraouies en Espagne a également appelé à lever le blocus imposé aux Sahraouis dans les camps de Tindouf et à leur permettre d'exprimer librement leur opinion concernant le projet d'autonomie du Sahara proposé par le Maroc. Elle a également profité de cette réunion pour s'interroger sur la politique de "deux poids, deux mesures" pratiquée par certains Médias Espagnols lorsqu'il s'agit de traiter de questions en relation avec le conflit du Sahara. Les représentants de "La voix du Sahara", une association basée au Pays Basque espagnol (Nord), qui ont exprimé leur solidarité avec Mustapha Salma et sa famille dans cette difficile épreuve, ont affirmé partager pleinement les convictions de Mustapha Salma selon lesquelles la proposition marocaine d'autonomie est une solution réaliste pour mettre fin à ce contentieux qui n'a que trop duré. Aussitôt cette campagne de solidarité annoncée que le réseau de la société civile Marocaine du Nord de l'Espagne et du Pays Basque, décide lui aussi de se joindre à cette initiative humanitaire et d'adresser une lettre à la communauté internationale dans laquelle il dénonce la situation dramatique du militant sahraoui, éloigné des siens pour ses positions en faveur du projet d'Autonomie proposé par le Maroc. Pour le réseau, qui regroupe plusieurs associations de la communauté Marocaine établie dans le Nord de l'Espagne, "l'éloignement forcé de Mustapha Salma est non seulement illégal mais contraire à tous les principes internationaux", estimant qu'il est du devoir de la communauté internationale de garantir au militant Sahraoui "le droit d'exprimer librement ses opinions qui sont d'ailleurs partagées par un grand nombre de Sahraouis séquestrés dans les camps de Tindouf et qui sont favorables au projet d'Autonomie comme solution juste et durable pour mettre fin au conflit du Sahara". Ancien Inspecteur général de la "police" du polisario, Mustafa Salma Ould Sidi Mouloud a été arrêté par les mercenaires le 21 septembre 2010, sur son chemin de retour vers les camps de Tindouf en Algérie, après avoir rendu visite à son père dans la ville de Smara dans les Provinces du sud du Maroc, dans le cadre des visites familiales supervisées par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). Lors d'une conférence de presse, le 9 août 2010 à Smara durant sa visite au Maroc, il a annoncé, devant des notables et des Chioukhs Sahraouis, son soutien au plan d'autonomie proposé par le Maroc pour le règlement définitif du conflit du Sahara, après avoir constaté "le grand progrès des villes sahraouies et les grands efforts d'urbanisation de la région et d'intégration des sahraouis dans tous les aspects de la vie quotidienne". Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a annoncé également son intention de retourner aux camps de Tindouf pour expliquer et convaincre les Sahraouis des camps du bien-fondé de la proposition marocaine qualifiée de "sérieuse et crédible" par l'ONU et la communauté internationale. Kidnappé par les milices des séparatistes puis maintenu dans un lieu de détention secrète mains menottées et yeux bandés pendant 71 jours, il ne sera relâché par le "polisario" que sous la pression internationale et les campagnes de sensibilisation qui ont mis à nu les pratiques inhumaines des séparatistes. Il sera ensuite remis, début décembre 2010, à la délégation du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) en Mauritanie où il demeure toujours dans une situation de blocage, multipliant les actions de protestation avant d'entamer un sit-in ouvert devant le HCR pour réclamer " la régularisation " de sa situation en vue de retrouver sa famille.