Le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami, a souligné mardi l'importance stratégique de renforcer l'approche des droits de l'Homme en matière de lutte contre le Sida et d'impliquer l'ensemble des intervenants dans cet effort national. M. El Yazami, qui s'exprimait à Rabat lors d'une journée d'étude sur "Le rôle des institutions nationales des droits de l'Homme dans la lutte contre le Sida", organisée par le CNDH, a indiqué qu'une approche globale des droits de l'Homme dans la lutte contre le Sida est de nature à renforcer les mécanismes de protection des droits des porteurs du virus dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre l'épidémie. Il a souligné, dans ce sens, que l'effort national en la matière devra s'appuyer sur une réflexion collective qui regroupe la société civile, le secteur de la santé et les institutions nationales des droits de l'Homme, insistant sur la mise en oeuvre de cette approche au niveau des commissions régionales du Conseil dans le but de lutter contre la discrimination et l'exclusion et de consacrer les principes d'égalité. Le directeur du Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida, Kamal El Alami, a, de son côté, indiqué que l'absence d'une approche des droits de l'Homme en matière de lutte contre le sida a des répercussions négative sur la situation de cette catégorie de citoyens aux niveaux de l'accès aux soins, de l'intégration sociale et de l'exercice de leurs droits, estimant que le renforcement de l'approche des droits de l'Homme constitue une étape pragmatique dans la consolidation des droits des malades. Le représentant de la Direction de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé, Abderrahman Benmamoun, a, pour sa part, relevé que la stratégie nationale de lutte contre le Sida a intégré les approches juridiques et des droits de l'Homme dans sa mise en oeuvre afin de protéger les droits des personnes atteintes du virus. Il a, dans ce sens, souligné que cette stratégie veille à protéger plusieurs droits, entre autres, le droit à l'information et à la communication, le droit à la gratuité des soins et au dépistage précoce, outre l'approche sociale en matière de contrôle de la maladie et le droit au travail et à la vie pour les porteurs du virus. Lors de cette journée, les participants ont été unanimes à appeler à un engagement effectif des institutions des droits de l'Homme en faveur de la protection des droits des personnes porteuses du virus. Organisée en collaboration avec le Programme national de lutte contre le sida, le programme commun de l'ONU sur le VIH/Sida et l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), cette journée d'étude s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du projet "Appui à la protection des droits des personnes atteintes du Sida et porteuses du virus". En décembre 2010, le CNDH avait signé un protocole d'accord avec le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida portant sur le renforcement de la protection des droits des personnes atteintes du sida et porteuses du virus.