Les réformes entreprises au Maroc dans le domaine des droits de la femme confortent les acquis de cette frange de la société et représentent un modèle et une source d'inspiration pour la région, soulignent des experts en marge des Assemblées annuelles de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), qui ont pris fin le week-end dernier. Propos recueillis par Souad Adlani "Outre le fait qu'elles se penchent sur des questions inhérentes à la société marocaine, les réformes engagées donnent un exemple aux autres pays de la région qui vivent les mêmes conditions et partagent les mêmes problématiques", souligne dans une interview à la MAP Mme Amat Al Aleem Ali Alsoswa, Administratrice assistante du PNUD (Programme des Nations-Unies pour le développement) et Directrice de son Bureau régional pour les Etats arabes. La révision du code de la famille au Maroc constituait une initiative d'une extrême importance, rappelle l'experte, notant que " l'annonce même du projet a ouvert aux femmes arabes en général de grands horizons en termes de réformes des statuts personnels". De l'avis de Mme Alsoswa, elle représente "la clef de voute" pour d'autres réformes sociétales, voire politiques. "Ces droits juridiques et législatifs ne touchent pas uniquement les femmes en tant que composante de la société, mais impactent la société de manière générale", explique-t-elle. "Il est indéniable que la révision du code de la famille au Maroc a été un pas audacieux et courageux", insiste l'experte onusienne, espérant que d'autres pays puissent la prendre pour exemple et partant "économisent leur processus réformateur", en termes de temps et d'énergie. Evoquant la nouvelle constitution au Maroc, notamment l'article 19, Mme Alsoswa a relevé que la Loi fondamentale renforce davantage les acquis de la femme et consacre la parité homme/femme. L'égalité entre la femme et l'homme est au coeur de toute réforme, soutient l'experte, notant qu'on ne peut envisager une réforme politique réussie sans une révision audacieuse de la question de la femme. De son coté, la Secrétaire générale de l'Union des femmes arabes, Ramziya Abbas Aleryani, a mis en avant "les importants acquis" cumulés par la femme au Maroc durant les dernières années. "La femme marocaine a enregistré plusieurs acquis durant les dernières années, à travers notamment le Code de la famille et les derniers changements apportés à la Constitution", a déclaré à la MAP, Mme Aleryani, à l'issue d'une rencontre sur l'approche genre, tenue dans le cadre des Assemblées annuelles de la BM et du FMI. L'expérience marocaine pourrait être un exemple pour la région, a dit Mme Aleryani, estimant que "les autres pays arabes, qui ont connu ou connaissent des soulèvements populaires, auraient pu prévenir de tels événements s'ils ont suivi la même démarche du Maroc", consistant notamment dans l'introduction de changements constitutionnels. Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, l'égalité entre hommes et femmes est un objectif de développement fondamental en soi et un atout pour l'économie. Les pays qui améliorent les opportunités et la situation des femmes et des filles peuvent accroître leur productivité, améliorer les conditions de vie de leurs enfants, rendre leurs institutions plus représentatives et renforcer les perspectives de développement pour tous, concluent les auteurs de ce document. D'après Justin Yifu Lin, économiste en chef et premier vice-président de la Banque mondiale pour l'Economie du développement, il est essentiel d'assurer un partage égal des fruits de la croissance et de la mondialisation entre les hommes et les femmes pour pouvoir atteindre les grands objectifs de développement. Les Assemblées annuelles de la BM et du FMI (21-26 sept) ont réuni un nombre considérable de responsables des pays membres et offert l'occasion de tenir des consultations à différentes échelles, de nature formelle ou informelle. Des délégations de haut niveau de plusieurs pays membres, dont le Maroc, ont pris part à cette rencontre. Le Programme des séminaires des Assemblées annuelles est destiné, selon les organisateurs, à favoriser des échanges de vues constructifs entre représentants du secteur privé, délégués des pays membres et hauts responsables de la Banque mondiale et du FMI.