L'Afrique Atlantique est un territoire d'opportunités immenses de développement durable pour les populations de cette région, a affirmé, samedi à New York, le ministre des Affaires étrangère et de la coopération, Taib Fassi Fihri. M. Fassi Fihri, qui présidait un déjeuner de travail consacré à la consolidation de l'initiative de "l'Afrique Atlantique", lancée à Rabat en août 2009, a passé en revue les différents défis de cette région qui compte 46 pc de la population africaine, concentre 55 pc du PIB africain et réalise 57 pc du commerce continental. Selon le ministre, cette région dispose de "potentialités de coopération au niveau régional", mais fait face à plusieurs défis, d'où la nécessité de donner une impulsion tangible à la coopération régionale. "Cet espace, qui est au coeur des voies d'échange et de transport maritime mondial, est également de plus en plus un espace de risques et de menaces", a-t-il dit à l'adresse des ministres des Affaires étrangères de la région d'Afrique Atlantique qui participent à cette rencontre, organisée en marge de la 66ème session de l'Assemblée générale de l'ONU. M. Fassi Fihri a ainsi évoqué les risques liés à la présence grandissante des narcotrafiquants en Afrique de l'ouest et des activités de piraterie en Afrique centrale, "fléaux contre lesquels l'Afrique devrait s'unir pour défendre leurs populations, leurs économies et leurs institutions". Dans cette optique, le ministre a affirmé que "l'action régionale est une nécessité lorsqu'il s'agit d'examiner les défis communs de cette région", mettant en relief "l'ambition du Royaume, conformément aux Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, à renforcer davantage la coopération avec les pays d'Afrique". En vue de réaliser cet objectif, M. Fassi Fihri a annoncé la tenue d'une troisième Conférence ministérielle des pays riverains de l'Atlantique à Rabat en début de l'année prochaine, autour de la question du "Dialogue politique et la sécurité". Cette question, rappelle-t-on, est l'une des composantes clé du processus Afrique-Atlantique, enclenché par la signature de la "Déclaration de Rabat" en 2009. Ladite Déclaration porte sur la promotion des axes prioritaires de l'économie de la mer et la connectivité, la gestion et la protection des ressources naturelles, le partenariat institutionnel de l'Arc afro-atlantique ou encore l'harmonisation des textes juridiques entre les pays appartenant à cette région. De leur côté, les ministres de la région d'Afrique Atlantique, se sont félicités de la tenue de la réunion, y voyant une nouvelle étape du processus du renforcement de cette sous-région de l'Afrique. Les ministres ont rappelé, dans ce sens, leur détermination à faire face aux exigences de la sécurité collective, à lutter contre les trafics en tout genre et à accroître leur engagement "irréversible" dans l'espace de l'Afrique Atlantique, qui demeure, à leurs yeux, "un cadre approprié pour le développement économique durable". Se félicitant des actions du Maroc à la faveur de la consolidation de cet espace régional, les ministres ont souligné la nécessité d'aller de l'avant et de coopérer davantage dans les domaines relatifs au dialogue politique et à la sécurité collective afin de coordonner les efforts et favoriser un échange d'expériences dans l'Afrique Atlantique. La première réunion ministérielle s'est tenue le 4 août 2009 et a été suivie d'une autre en novembre 2010. Ces deux rencontres, toutes deux organisées à Rabat, ont permis de renforcer le partenariat Afro-Atlantique, ayant pour ambition de répondre aux exigences de la sécurité collective, de la lutte contre les trafics transnationaux, de l'économie durable et de l'environnement.