Plusieurs ministres des Affaires étrangères des pays africains riverains de l'Atlantique ont estimé que le Maroc est appelé à jouer "un rôle de locomotive" dans la consolidation du partenariat des pays de la région, à travers son initiative d'"Afrique Atlantique". "Le Maroc peut jouer un rôle de locomotive dans le processus de consolidation du partenariat des Etats Africains riverains de l'Atlantique", ont indiqué ces ministres, réunis à New York dans le cadre d'un déjeuner de travail informel consacré à la consolidation de l'initiative de "l'Afrique Atlantique", lancée à Rabat en août 2009. Lors de cette rencontre, organisée par le Maroc, en marge de la 65ème Assemblée générale de l'ONU, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, M. Taib Fassi Fihri, a souligné l'importance de développer le partenariat au niveau de la région afro-atlantique, qui représente plus de la moitié des échanges commerciaux au sein du continent africain. "Les pays d'Afrique Atlantique comptent près de 55 pc de la population africaine et englobent 57 pc des échanges commerciaux", a souligné le ministre, en évoquant l'importance de cette région. De leur coté, les ministres des AE, issus d'une quinzaine de pays africains, ont réitéré leur attachement aux valeurs de paix, du développement et de la sécurité telles que définies dans la Déclaration de Rabat, réaffirmant, à cet égard, la "pertinence" de l'initiative marocaine. Cette initiative, ont-ils affirmé, "est une réponse efficace et cohérente" aux défis qui se dressent face à cette région qui englobe les pays africains riverains de l'Atlantique. Dans cette perspective, les ministres des AE africains ont réitéré leur engagement à oeuvrer "de façon concertée" afin de "promouvoir la paix, la sécurité et le développement durable dans cet espace partagé". Se disant inquiets de "la recrudescence des menaces" dans l'espace Atlantique, les ministres ont insisté sur l'impératif d'une coordination plus étroite de leurs actions en synergie avec des mécanismes "flexibles et dynamiques, tels la coopération Sud-Sud et l'échange d'expertises nationales". "Il convient de développer davantage tous les aspects de la coopération vu la fragilité de nos pays", ont-ils tenu à souligner, notant que l'approfondissement de cette coopération est une "nécessité" au regard du potentiel de développement de cette région. Les ministres, qui ont fait part d'une "vision concertée sur le développement durable des peuples de l'Afrique Atlantique", ont réitéré leur engagement à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) mais aussi à adopter une "approche progressive, collective et solidaire" pour développer l'espace afro-atlantique. Les axes prioritaires de cette approche, selon les ministres, portent notamment sur les questions de l'"économie de la Mer et la connectivité", "la gestion et la protection des ressources naturelles", "le dialogue politique et la sécurité", "le partenariat institutionnel de l'Arc afro-atlantique" ou encore l'harmonisation des textes juridiques dans des domaines clés, ont-ils expliqué. Les participants ont, par ailleurs, convenu de présenter un plan d'action sectoriel pour la région lors de la deuxième conférence ministérielle des Etats Africains riverains qui se tiendra prochainement à Rabat. La première réunion ministérielle, qui s'est tenue le 4 août 2009 à Rabat, a jeté les bases d'un nouveau partenariat Afro-Atlantique, ayant pour ambition de devenir un cadre approprié pour répondre aux exigences de la sécurité collective, de la lutte contre les trafics transnationaux, de l'économie durable et de l'environnement. Les quinze pays faisant partie de l'Initiative Afrique-Atlantique sont la Guinée, Sierra leone, le Gabon, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Togo, le Cameroun, la Gambie, le Bénin, Sao-Tome et Principe, Sénégal, Guinée Equatorial, Nigeria, Cap Vert et la Mauritanie.