Le Maroc a fait de la coopération Sud-Sud un axe prioritaire de sa politique extérieure, notamment avec l'Afrique, a affirmé à New York, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Taib Fassi Fihri. "Sa Majesté le Roi, qui a fait de la coopération Sud-Sud un axe prioritaire de la politique extérieure du Royaume, attache la plus grande importance aux partenariats Sud Sud, particulièrement avec le Continent africain ", a indiqué le ministre, lors d'une table ronde axée sur "l'élargissement et le renforcement des partenariats", organisée dans le cadre des travaux du Sommet de l'ONU sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), tenu à New York En effet, explique M. Fassi Fihri, "le Maroc a lancé un processus visant l'amélioration de l'efficacité des ressources financières, en général, et de l'Aide Publique au Développement, en particulier". C'est ainsi que des réformes importantes ont été entreprises au cours des dernières années en matière de gestion des finances publiques. Ces réformes "qui ont favorisé l'appropriation par le Maroc de son propre processus de développement" ont eu un "impact considérable", à la fois, sur l'augmentation de l'Aide Publique au développement (APD) et des investissements étrangers directs à destination du Royaume, a ajouté le ministre. S'agissant de la coopération du Royaume avec le continent africain, M. Fassi Fihri a noté que le développement humain constitue l'un des volets principaux de cette coopération,"à travers le montage et l'exécution de projets concrets dans les domaines ayant des retombées directes sur la réalisation des OMD ", tels que notamment la santé, l'agriculture, la sécurité alimentaire et la lutte anti acridienne". Le Maroc a, conformément aux Hautes instructions Royales, pris en 2000, la décision d'ouvrir le marché national aux exportations des Pays les Moins Avancés d'Afrique en franchise de droits de douane et hors contingents, a-t-il rappelé, estimant qu'une telle décision a "eu un impact positif " sur les exportations de cette catégorie de pays vers le Maroc. Relevant "la faible dépendance du Royaume à l'APD, qui ne représente que 1,8 pc du PIB", M. Fassi Fihri a fait savoir que le Royaume a annulé, "à plusieurs reprises", la dette bilatérale de certains pays africains. Pour M. Fassi Fihri, "si la coopération Sud-Sud est entrain de devenir un élément incontournable de la coopération internationale et de l'effort mondial pour relever le défi des OMD, les flux d'Aide "classiques", demeurent toutefois "une nécessité impérative, particulièrement dans le contexte de la récession mondiale". A ce titre, "la communauté des donateurs doit se mobiliser et agir immédiatement et solidairement, pour aider les pays pauvres à relever le défi du financement, a souligné le ministre, qui a proposé une démarche multidimensionnelle pour renforcer le financement destiné à ces pays. En effet, précise-t-il, il faudrait " augmenter les liquidités financières des institutions financières internationales", " renforcer le processus de l'application des principes de la Déclaration de Paris et du Plan d'Action d'Accra en matière de l'efficacité de l'Aide" ou encore "diversifier les instruments de l'Aide internationale" en mettant en place un "financement innovant". M. Fassi Fihri a aussi appelé à la promotion de toutes les formes de coopération à même d'amorcer le processus d'intégration régionale, dont notamment la coopération Sud Sud, la coopération triangulaire ou encore la coopération décentralisée. Stimuler l'investissement, "dont l'apport à la lutte contre la pauvreté est inestimable" figure également à la tête des priorités à prendre en considération, a dit le ministre, notant que "ce n'est pas un hasard, d'ailleurs, si l'Afrique ne reçoit que 2 pc environ des investissements étrangers directs. "La mise en place d'un environnement favorable à l'investissement et l'entreprenariat en Afrique est primordiale", a-t-il conclu.