Les camps de Tindouf sont des "prisons sinistres" où les détenues sahraouis vivent dans des conditions difficiles et dramatiques, souligne le journal yéménite "Annahar" dans son édition de samedi. Les populations sahraouies détenues dans ces camps, situés sur le sol algérien, sont privées de leurs droits de circulation et de travail, précise la publication, qui note que les déplacements au sein des camps sont soumis à "un contrôle rigide". Les personnes qui désirent quitter les camps de Tindouf doivent obtenir au préalable une autorisation, appelée "ordre de mission", ou une autorisation collective délivrée par les autorités algériennes et le polisario, écrit la publication, ajoutant que les procédures d'obtention de cette permission ne sont pas connues et que mêmes les personnes qui ont pu obtenir "ce sésame" et quitter les camps sont dans l'incapacité d'avoir un travail légal en Algérie. La publication yéménite précise que l'Algérie se dérobe de ses responsabilités envers les populations des camps et de ses engagements internationaux, soulignant que pour l'interroger sur les violations des droits de l'homme dans les camps de Tindouf, le Comité américain pour les réfugiés et les immigrés (USCRI) a tenté en vain d'avoir un entretien avec le directeur des droits de l'Homme au ministère algérien des Affaires étrangères, souligne "Annahar". Par ailleurs, la publication yéménite note que le polisario refuse à plusieurs Sahraouis de bénéficier de l'opération d'échange de visites familiales, pilotée par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), entre les camps de Tindouf, au sud de l'Algérie, et les provinces du sud du Royaume. Les dirigeants du polisario font recours aux méthodes d'intimidation et de terreur pour dissuader les Sahraouis de ne pas prendre part à ce programme humanitaire, ajoute la même source, précisant que ceux qui tentent de fuir les camps en direction de la mère patrie, le Maroc, sont emprisonnés dans des conteneurs. "Annahar" cite, dans ce cadre, le cas d'Abbouh Seghir et de sa femme qui ont été arrêtés alors qu'ils tentaient de fuir les camps. Abbouh a été enfermé pendant trois mois dans un conteneur dans la région de Rabbouni, rappelle la même source. Le journal yéménite note que le HCR et le Programme alimentaire mondiale (PAM) ont beau demander à l'Algérie de leur permettre d'effectuer un recensement des populations des camps, afin que la distribution des aides humanitaires soit faite sur la base d'informations crédibles et précises, relevant que ces aides sont détournées vers d'autres destinations.