Des membres du Collectif international de soutien à Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud ont appelé, mercredi à Bruxelles, les communautés européenne et internationale ainsi que les ONG de défense des droits humains, à intervenir d'urgence pour garantir les droits du militant sahraoui qui observe un sit-in ouvert devant le bureau du HCR à Nouakchott, pour avoir été interdit de rejoindre sa famille dans les camps de Tindouf. Dans une lettre adressée, notamment, à l'ensemble des responsables des institutions européennes, le Collectif condamne le mutisme européen et international sur la situation "tragique" du militant sahraoui, éloigné de force par le front "polisario" de sa famille séquestrée à Tindouf. "Nous lançons un appel à la communauté internationale pour intervenir d'urgence et faire pression sur l'Algérie et le +polisario+ afin que Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud puisse jouir pleinement de ses droits légitimes et retrouver sa famille", lit-on dans cette lettre, dont la MAP a reçu copie mercredi. Cette lettre est signée de Mme Gisèle Mandaila, ex-secrétaire d'Etat belge à la famille et aux droits de l'enfant et députée au Parlement bruxellois, Mme Latifa Ait-Baala, juriste française, Monseigneur Jean Abboud, juriste international et M. Ignacio Marin, journaliste espagnol. Rappelant l'acte d'enlèvement "abject" le 22 septembre 2010 de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, par la milice du "polisario" et la sécurité militaire algérienne, suite à ses déclarations le 9 août 2010 lors d'une conférence de presse dans sa ville natale de Smara, le Collectif souligne que le militant sahraoui a été arrêté et conduit vers une destination inconnue, à son retour en Algérie après cette conférence. Au lendemain de cette arrestation, poursuit la missive, le Collectif avait dénoncé avec la plus grande indignation cette séquestration en organisant un sit-in devant le siège de la Commission européenne et du Conseil de l'UE. "Depuis le 30 novembre dernier, Mustapha Salma a été remis au Délégué du HCR à Nouakchott en Mauritanie. Il est toujours en attente d'une solution humanitaire, passant de sit-in devant le siège du HCR à Nouakchott aux grèves de la faim sans aucun émoi de la communauté internationale", déplorent les membres du Collectif, ajoutant qu'après sa "libération" le 6 octobre dernier sous la pression de la société civile internationale, il est devenu personae non grata en Algérie après 31 ans de vie dans les camps de Tindouf. Une année s'est écoulée sur fond de silence complice de la communauté internationale et des institutions européennes, déplore le Collectif, interpellant les responsables européens et les militants des droits de l'Homme "afin que toute mesure soit prise au niveau de l'UE, de manière à ce qu'une solution humanitaire soit trouvée d'urgence en vue de garantir les droits et libertés fondamentales de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud". La lettre est adressée au président du Conseil de l'UE, à la présidence polonaise de l'UE, au président de la Commission européenne, à la Haute représentante de l'union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, au président du Parlement européen, ainsi qu'aux secrétaires généraux d'Amnesty International et de Human Rights Watch.