Le chercheur et écrivain Hassan Aourid a estimé que la crise que vit actuellement l'occident est structurelle et ce, à cause de la domination d'un libéralisme débridé sur les valeurs du siècle de la lumière qui constituent les fondamentaux de la civilisation occidentale. M. Aourid qui s'exprimait lors de la présentation mardi soir de son dernier livre en langue arabe "le miroir brisé de l'occident" à la bibliothèque universitaire Mohamed Sekkat (Université Hassan II) à Casablanca, a ajouté que l'occident est victime aujourd'hui de son idéologie néo-libérale qu'il a tenté d'exporter un peut partout dans le monde, avant de souligner que l'occident n'est pas seulement un concept civilisationnel et géographique mais aussi ''un système qui englobe d'autres parties du globe''. D'où la raison de ce livre qui a cherché, entre autres, à mettre le doigt sur les causes de la crise financière et économique qui le secoue depuis 2008. Une crise, a-t-il assuré, qui entraînera certainement de profondes mutations culturelles. Evoquant, par ailleurs, la philosophie du siècle des lumières et le système capitaliste, les deux fondamentaux de la civilisation occidentale, le conférencier a estimé que l'égoïsme qui caractérise le capitalisme est contraire aux valeurs de la liberté, la raison et la dignité prônées par la philosophie des lumières. Tout en faisant le sinistre rappel de la première guerre mondiale qui a fait 25 millions de morts en quatre ans à cause, selon lui, de la machine capitaliste, il a brocardé la tendance du capitalisme aujourd'hui qui encourage la spéculation financière et transforme l'homme en une sorte de machine à produire de la richesse virtuelle. Dans son livre édité il y a de cela deux ans, l'auteur évoque aussi la bureaucratie au sein des partis politiques, le rôle des technocrates, la souveraineté populaire ou encore la place de la classe moyenne. Revenant, par ailleurs, sur les mutations qui secouent actuellement le monde arabe dans ce qu'il est maintenant convenu d'appeler ''le printemps arabe'', M. Aourid a jugé nécessaire que ce mouvement de changement soit accompagné par une réflexion et une vision claires. Pour la première fois, a-t-il dit, on assiste au retour des intellectuels comme acteurs de changement.