Le phénomène de mortalité des espèces de l'ichtyofaune survenu le 17 juillet dernier dans l'Oued de la Moulouya a été constaté sur trois sites relevant territorialement des provinces de Berkane et de Nador et les résultats préliminaires des analyses toxicologiques sont "négatifs". "Les résultats préliminaires des analyses toxicologiques visant à déceler la présence de toxines dans les cadavres des poissons sont négatifs", indique un communiqué des commissions techniques de vigilance instituées par les gouverneurs des provinces de Nador et de Berkane pour trouver les explications à cet incident à travers un diagnostic complet et prendre les mesures qui s'imposent pour la sauvegarde de la biodiversité dans l'embouchure de la Moulouya et éviter qu'il se reproduise à l'avenir. En revanche, relève la même source, les analyses physico-chimiques des échantillons d'eaux prélevées, selon un dispositif d'échantillonnage rigoureux, ont démontré une teneur faible en oxygène dissous inférieur à 5 mgO2/l. "A l'état actuel des résultats disponibles, et dans l'attente des résultats des analyses des substances toxiques dissoutes, la seule explication de cet incident de mortalité anormale des poissons reste le déficit en oxygène provoqué vraisemblablement par une charge ponctuelle de matière organique survenue rapidement", lit-on dans le communiqué. En effet, ce tronçon fluvial est un milieu aquatique récepteur des rejets d'origines industrielles, agricoles et domestiques qui altèrent particulièrement ses qualités piscicoles. A cela, s'ajoute, des ponctions illicites sur le débit sanitaire réservé à la biodiversité. Et de poursuivre que les sites de mortalité sont classés, du point de vue piscicole, dans les zones à barbeau, marquée par des écoulements lents et des fonds peu profonds, où le maximum de mortalité a été enregistré, d'une part, et dans la zone subtidale, d'autre part, correspondant à la partie estuarienne où ont été rencontrés des cadavres d'anguillettes et d'anguilles. Le suivi de salubrité effectué sur des échantillons représentatifs d'espèces de coquillage marin (petite praire) n'ont révélé aucune anomalie ni de mortalité de poissons sur la frange marine. D'autres espèces quoique minoritaire, tel que le sandre, le barbeau commun et le mulet y sont relevées, ajoute-on, faisant remarquer que ce phénomène de mortalité a été enregistré deux fois dans les années 80 et 90, pendant la saison estivale correspondant à des températures ambiantes élevées et des débits d'étiages faibles d'Oued Moulouya. Le phénomène de mortalité des poissons est circonscrit, selon la même source, dans le linéaire fluviale du pont Hassan II en amont, à l'ancien pont de Cap de l'eau en aval. De surcroît, "la mortalité observée des poissons était limitée temporellement à la nuit du 16 juillet 2011". Compte tenu de l'ampleur du phénomène de mortalité qui s'est produite, les services régionaux du département de l'Environnement, l'agence du Bassin Hydraulique de la Moulouya, l'Office National de la Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA), la direction Régionale des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la Désertification, l'Institut National des Recherches Halieutiques, les services du ministère de la santé ont engagé des investigations coordonnées par les autorités provinciales et la gendarmerie royale, visant à en identifier les causes. En parallèle, une campagne de sensibilisation de la population riveraine et des opérations d'enfouissement des cadavres de poissons amoncelés ont été opérées. En raison de ses répercussions négatives sur l'environnement, notamment pour la faune aquatique et la population riveraine, ce phénomène a été, dés le début, fortement suivi dans le cadre des commissions techniques de vigilance. Des réunions rapprochées seront tenues pour présenter les résultats obtenus et en informer l'opinion publique, conclut le communiqué.