La réalisatrice marocaine, Salma Begach, qui a remporté le Prix du jury à la 14ème édition du Festival du cinéma africain à Khouribga (16-23 juillet) avec son film "La 5ème corde", a le pari de transporter le public par le biais d'une fiction haute en couleurs réunissant savamment musique, paysage et sensationnel. .- Par Ilias KHALAFI -. "La 5ème corde", fiction et drame musical, tente de retracer le parcours créatif de Malek, un jeune luthiste passionné, voulant créer sa propre musique. Tout au long de sa route, Malek est confronté à un personnage paradoxal : son oncle Amir. Pour lui apprendre les subtilités du luth, ce dernier lui promet de lui révéler le secret de la cinquième corde et lui donne l'exemple de Ziryab, cette figure exceptionnelle de la musique arabo-andalouse du IXème siècle. L'oncle aux allures sévères et intransigeantes, se rend très vite compte de l'audace de son neveu. Le film prend fin sur une note d'espoir. Ce sont les prémices d'un nouveau souffle de musique, une nouvelle façon de voir une culture enracinée depuis des siècles, un regard qui cherche la tolérance dans une volonté d'échange et d'enrichissement. "Cette thématique m'a depuis toujours passionnée, non seulement parce qu'elle touche une dimension culturelle et artistique de l'être humain, mais aussi par ce qu'elle évoque le périple chaotique d'un homme pour arriver à vivre sa passion et son désir de création", a révélé la réalisatrice, Salma Bargach, dans une déclaration à la MAP à l'issue d'une rencontre-débat sur ce long métrage. Pour le critique marocain, Cherqui Ameur, ce long métrage est une plus value pour le 7ème art marocain, du fait que rares sont les cinéastes marocains qui ont traité d'un phénomène artistique autre que le cinéma. "Ici c'est le cinéma qui traite de la musique", a-t-il dit. "Le film a su utiliser des espaces dans lesquels il a été tourné, que ce soit au niveau des décors à l'intérieure ou en plein air", a-t-il ajouté, relevant que la réalisatrice a également présenté au spectateur un panorama de tous les paysages qu'on peut imaginer dans une ville tout en faisant preuve d'une maîtrise impeccable des jeux de lumière. Le montage a été fluide, notamment au niveau des raccords dont la musique a joué un rôle principal, a-t-il également souligné, ajoutant que sur le plan de la thématique, le film pose un ensemble de questions auxquelles Bargach n'a pas cherché à donner des réponses. Un trait qui distingue le cinéma d'auteur, a-t-il conclu.