Une journée d'étude initiée, samedi, par le bureau administratif régional du Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH) à Laâyoune, a permis de mettre en lumière la richesse et la singularité du patrimoine culturel matériel et immatériel dont regorge la région du sud. Lors de cette rencontre à laquelle ont pris part notamment le président du CCDH, M. Ahmed Herzenni, le gouverneur de Smara Mohamed Salim Sabti et plusieurs acteurs associatifs et élus, les intervenants ont relevé que ce patrimoine comprend des outils, vestiges et sites qui remontent à l'âge de pierre, des inscriptions gravées sur la pierre et des ruines protégées, outre des sites stratégiques, donnant à penser qu'il s'agissait de lieux de pèlerinage et regroupement jouant un rôle important dans les échanges commerciaux, durant des périodes précises de l'année. Dans ce contexte, le prof-chercheur Abdelkhalek Majidi, opérant au sein de l'Institut National des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine (I.N.S.A.P.), a fait savoir que ce patrimoine archéologique présente des caractéristiques qui méritent d'être étudiées, restaurées et protégées, soulignant que les bâtis historiques, relativement anciens, notamment les zouias, les mausolées et les mosquées, devraient être rénovés en prenant soin de préserver leur cachet authentique. Ce patrimoine archéologique pourra être d'une grande utilité en matière notamment d'étude de l'histoire du climat, des circuits de pâturage et de chasse et des techniques et outils de production, a poursuivi ce chercheur, en insistant sur la nécessité de mener des recherches académiques qui fassent connaître la vie quotidienne de la population de la région pour valoriser ce patrimoine et sensibiliser l'opinion sur son importance. De son côté, le prof Ali Moutaki (vice-doyen de la faculté de langue arabe à Marrakech) a mis l'accent sur l'ensemble des composantes du patrimoine oral de la région du Sahara notamment le sens de la propriété collective, la tradition orale, les célébrations des fêtes, les textes de chansons populaires, outre la prédominance de l'oralité sur l'écriture. Dans ce contexte, le prof.Moutaki a fait état des composantes de ce patrimoine qui sont confrontées à de nombreuses contraintes à savoir:l'invasion culturelle qu'exercent les chaînes satellitaires orientales et occidentales et la dimension folklorique imprimée aux festivals et à la célébration des arts populaires de façon générale, outre les déperditions auxquelles sont sujet de nombreux legs populaires. Pour remédier à cette situation, le prof Motaki a appelé à la nécessité de l'enregistrement et de la codification de l'ensemble des textes des chansons populaires conformément aux nouvelles méthodes scientifiques, outre la formation de groupes habilités à mener des investigations académiques dans les régions du Sahara et la création de bibliothèques spécialisées dans ce patrimoine. Le président du Forum Sakia Hamra Oued Dahab pour la démocratie et le développement des provinces du sud, Omar Adkhil, a indiqué, pour sa part, que les régions du Sahara renferment plusieurs gravures et inscriptions rupestres, des caveaux funéraires et des outils qui remontent à la période préhistorique. Il a signalé un grand déficit en matière de recherche structurée sur cet héritage culturel, appelant les parties concernées à unir leurs efforts et à ouvrir un dialogue efficace avec le associations de la société civile, pour mettre en lumière le produit culturel des ses régions. Cette journée d'étude a été marquée par le tenue de deux ateliers sur l'héritage matériel et immatériel, à travers la délimitation de ses composantes et la mise en exergue des contraintes, outre les moyens à même de fructifier les acquis et dépasser les obstacles pour faciliter l'accès aux droits culturels.