Le Maroc dispose des atouts nécessaires à même de lui permettre de jouer un rôle clé dans la concrétisation du mégaprojet Desertec, a indiqué mardi à Londres la ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Mme Amina Benkhadra. Le Maroc, grâce à sa position géographique stratégique aux portes de l'Europe et au cœur d'un important carrefour énergétique international, et à ses interconnexions électriques développées avec l'Espagne et l'Algérie, se trouve en bonne position pour devenir une véritable plateforme dans les échanges électriques croissants entre les deux rives de la Méditerranée, a dit la ministre dans une intervention devant une conférence, tenue au siège du parlement britannique sur le projet Desertec. Mme Benkhadra a également cité le statut avancé dont dispose le Maroc avec l'Union européenne (UE) et sa qualité de membre fondateur de l'Union pour la Méditerranée (UPM) ainsi que la politique volontariste du Royaume de développer son potentiel en énergie éolienne et solaire, parmi les facteurs qui placent le Maroc en avant-garde des efforts d'intégration dans l'espace euro-méditerranéen et de préservation de l'environnement. Revenant sur le projet Desertec, la responsable a souligné le vif intérêt que porte le Maroc à cette initiative en raison de son contenu intégrateur et en tant que cadre pouvant former un noyau important dans la construction de l'espace euro-méditerranéen et la concrétisation de l'UPM et son plan solaire. Le Maroc est d'autant plus intéressé par ce projet que sa nouvelle stratégie énergétique considère le développement des énergies renouvelables comme une priorité majeure pour couvrir une large part de la demande du pays en matière d'énergie et pour préserver l'environnement et réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de l'extérieur, a encore dit Mme Benkhadra devant un parterre de responsables gouvernementaux, d'experts et d'activistes environnementaux. Et d'ajouter que le Maroc, avec une durée d'ensoleillement de 3000 heures par an équivalent à une densité d'irradiation de 5,3 KWH/m2/jour, est bien doté pour pouvoir construire de grandes centrales solaires (CSP), a-t-elle dit, rappelant le lancement par SM le Roi Mohammed VI, le 2 novembre 2009, d'un grand projet de centrales à concentration solaire totalisant 2000 MW à réaliser d'ici 2020 sur cinq sites situés dans différentes régions du Royaume pour un investissement évalué à 9 milliards de dollars américains. Elle a rappelé la mise en place de la Morccan Agency for Solar Energy et la promulgation de lois relatives aux énergies renouvelables, à l'efficacité énergétique et la mise en place d'une agence spéciale pour les promouvoir. Ces initiatives donneront plus de visibilité aux investisseurs et aux opérateurs, a-t-elle dit. La conférence a été marquée par la participation de l'ambassadeur du Maroc en Grande-Bretagne, Chrifa Lalla Joumala Alaoui, du ministre d'Etat britannique chargé de l'énergie, Lord Philip Hunt, des porte-parole du parti conservateur et du parti libéral-démocrate pour les questions relatives aux changements climatiques, respectivement MM. Charles Hendry et Symon Hughes, et du Président de la Fondation Desertec, M. Gerhard Knies.