L'accord agricole entre le Maroc et l'Union européenne est très équilibré et tient compte aussi bien des intérêts des agriculteurs marocains qu'européens, a affirmé, mercredi à Bruxelles, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime Aziz Akhannouch. S'exprimant devant la Commission du commerce international du Parlement européen, M. Akhannouch a indiqué que la coopération entre l'Union européenne et le Maroc, partenaire privilégié bénéficiant du Statut avancé avec l'Union, doit se consolider davantage à travers les échanges agricoles, appelant à un accompagnement européen de ce secteur. "L'accompagnement du secteur agricole du Maroc, qui est l'autre rive mais aussi la porte de l'Europe, renforcera la mise à niveau de son agriculture et assurera, par la même, la protection du marché et du consommateur européens", a souligné le ministre, invitant les opérateurs des deux bords à renforcer le dialogue pour un avenir durable. Donnant un aperçu sur la politique agricole nationale, le ministre a d'emblée souligné que le "Plan Maroc Vert" de développement a été décliné en plans régionaux qui ont à leur tour été négociés avec l'ensemble des conseils régionaux du Royaume. Ce Plan national, a-t-il expliqué, vise notamment l'amélioration des revenus des agriculteurs, la garantie de la sécurité alimentaire, la protection des ressources naturelles des différentes régions et l'intégration de l'agriculture marocaine au marché national et international. Il a également fait savoir que ces négociations ont été sanctionnées par un accord de développement inter-régional signé après vote à l'unanimité, précisant qu'à elles seules les régions du sud du Royaume bénéficieront d'un investissement de 480 millions d'euros. Rappelant que les exportations marocaines vers le marché européen ne dépassent pas 2,5 pc des fruits et légumes, le ministre a appelé à une complémentarité avec l'Union européenne. Il a, en outre, souligné que le plan de développement agricole du Maroc s'inscrit dans le droit fil de la sécurité alimentaire qui est étroitement liée avec les échanges internationaux et qui exige d'assurer la suffisance alimentaire. "Le Marché marocain est devenu un marché très intéressant notamment à travers l'organisation des réseaux de distribution et de contrôle ", a-t-il insisté. M. Akhannouch a, de même, mis en exergue l'adoption par le Maroc d'une loi sur la sécurité alimentaire en phase avec les standards européens, mettant ainsi à niveau "ses textes de loi et son mode de travail". Le Maroc, a expliqué le ministre, a ainsi mis en place l'Office national de sécurité des aliments (ONSA), qui contrôle l'ensemble de la production et de la commercialisation et l'Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE), qui s'occupe de la traçabilité et du contrôle des exportations marocaines. Répondant à des questions d'eurodéputés sur l'avenir des "petits agriculteurs " marocains, M. Akhannouch a indiqué que le Maroc, qui compte près de 9 millions de surface agricole utile, oeuvre à travers le "Plan Maroc Vert" à la mise en place d'une agriculture moderne, mais aussi à accompagner ces agriculteurs à travers le programme Pilier II de cet ambitieux programme national. La promotion des produits du terroir et leur exportation sont également des enjeux importants pour la réussite de ce grand chantier agricole, l'année 2010 ayant été résolument placée sous le signe du terroir, a-t-il ajouté. Il a souligné que le Maroc accompagne ces petits agriculteurs qui souvent affrontent des difficultés pour écouler leur récolte et encore plus exporter leurs produits. Dans leurs interventions, plusieurs députés européens ont, à cette occasion, salué les réformes tous azimuts engagées par le Maroc, appelant le Parlement européen à encourager le Maroc dans sa politique agricole "ambitieuse". "Le Parlement européen doit encourager les pays qui avancent tel le Maroc", ont-ils souligné.