. L'hôpital Galliera de Gênes (nord-ouest de l'Italie) et le Centre hospitalier Ibn Sina (CHIS) de Rabat ont réaffirmé leur engagement en faveur d'un ambitieux programme de prévention et de soutien aux malades victimes de thalassémie au Maroc. Les deux parties ont réitéré cet engagement à l'occasion d'une visite effectuée, mardi, par le directeur du CIHS, le Pr Al Mountacer Charif Chefchaouni, à l'hôpital génois dont le Centre de la microcytémie et des anémies congénitales constitue un point de repère international de traitement de la thalassémie, notamment pour les pays d'Afrique et du Moyen Orient. La coopération entre les deux grandes structures, raffermie en la matière grâce à l'énorme travail accompli en amont par des rotariens marocains et italiens et des médecins spécialistes dans les maladies du sang des deux pays, porte sur le transfert de savoir-faire ainsi que sur la formation de personnels médical et paramédical. Aujourd'hui, indique-t-on, le Maroc vise à tirer profit de l'expérience de l'hôpital Galliera en matière de transplantation moelleuse, particulièrement efficace dans la thérapie de cette pathologie, sachant que c'est cet établissement médical qui est dépositaire du registre de donneurs de moelle osseuse en Italie. Le Pr Charif Chefchaouni, qui a effectué des visites d'information dans plusieurs unités et services spécialisés de l'hôpital, a abordé tous ces aspects lors d'entretiens avec son directeur général, Adriano Lagostena. Début janvier, des rotariens italiens et des médecins spécialistes dans les maladies du sang avaient effectué une visite de quatre jours au Maroc qui s'insérait dans un processus entamé trois ans auparavant et qui avait connu son apogée avec la mise sur pied, au Centre hospitalier Ibn Sina, d'un centre d'excellence pour la thérapie de cette maladie et la prise en charge des malades. De nombreux enfants atteints de thalassémie ont pu ainsi, pour la première fois, recevoir des traitements spécifiques. Selon l'Association marocaine de thalassémie, environ 5000 Marocains seraient touchés par cette maladie héréditaire du sang qui peut, en l'absence de traitement, être mortelle pour les enfants avant qu'ils n'aient atteint l'âge de 8 ans. L'enfant né thalassémique souffre d'un déficit de production de l'hémoglobine normale adulte A1, ce qui entraîne une sévère anémie chronique en plus d'une déformation faciale, nanisme, gros ventre... Le centre de Rabat a pu être mis en place grâce à un travail titanesque mené par le club Rotary Rabat Chellah, le Club Rotary de Gênes, l'association marocaine de thalassémie et le service d'hématologie pédiatrique du Centre hospitalier Ibn Sina de Rabat. Il est considéré comme le plus important projet rotarien au niveau mondial. C'est aussi, souligne-t-on, le plus important travail scientifique, aux niveaux marocain, maghrébin et africain, de dépistage des porteurs sains du gène qui transmet la maladie à avoir été réalisé durant les trois dernières années. Il a porté sur une population de plus 7000 personnes et ses résultats, une fois publiés, auront un impact aussi bien sur le plan national qu'international. 45.000 enfants naissent chaque année dans le monde atteints de thalassémie qui, en outre, détient le triste record de maladie génétique la plus répandue parmi les populations du bassin méditerranéen, selon un document conjoint des Rotary clubs de Rabat-Chellah et de Gênes Nord.