Les Rotary clubs de Rabat et de Gênes (Nord-ouest de l'Italie), qui sont engagés depuis deux ans dans un ambitieux programme de prévention et de soutien aux malades victimes de Thalassémie au Maroc, se sont donné rendez-vous, vendredi, dans la cité ligurienne pour dresser le bilan de leur action et examiner les contours de leur coopération à venir. Cette rencontre se fixe notamment pour objectif de sensibiliser l'opinion publique et les institutions italiennes sur l'importance de reconduire, pour deux autres années, le projet intitulé : "Le Rotary club construit un pont de paix à travers la Méditerranée", afin qu'il puisse couvrir, outre Rabat, les villes de Casablanca, Tanger et Oujda. Ce projet humanitaire, financé par le Rotary Club de Gênes, en collaboration avec le Rotary club de Rabat, l'Hôpital des enfants de Rabat, l'Hôpital Galliera de Gênes et les deux associations italienne et marocaine de lutte contre la thalassémie, est considéré comme l'un des plus importants gérés par des rotariens au niveau mondial. Son objectif est de combattre cette maladie au Maroc à travers, entre autres, l'organisation de campagnes de prévention basées sur le dépistage sanguin, seul moyen d'identifier les porteurs de la maladie qui toucherait, selon l'Association marocaine de thalassémie, environ 5000 Marocains. La thalassémie est une maladie héréditaire du sang qui peut, en l'absence de traitement, être mortelle pour les enfants avant qu'ils n'aient atteint l'âge de 8 ans. L'enfant né thalassémique souffre d'un déficit de production de l'hémoglobine normale adulte A1, ce qui entraîne une sévère anémie chronique en plus d'une déformation faciale, nanisme, gros ventre. A l'occasion de cette journée, les différents protagonistes présenteront les résultats des deux premières années de leur collaboration et dévoileront les programmes pour les deux prochaines années. Plusieurs interventions et témoignages sont au programme de cette journée. Au cours des deux précédentes années, cette collaboration s'est traduite par la création à Rabat d'un centre d'excellence pour la thérapie de cette maladie, avec le soutien technique de l'hôpital Galliera, qui est un centre de référence en la matière au niveau mondial. Le nombre d'enfants guéris jusqu'à présent s'élève à 88. La collaboration entre les deux parties s'est également illustrée par l'organisation de campagnes de communication pour la prévention de la maladie destinées à plusieurs publics (grand public, politiques, étudiants) et menées à l'aide de supports divers (presse audio-visuelle et écrite, rencontres sportives, représentations théâtrales, présentations dans des écoles et création d'un site web). Il est indispensable, selon les professionnels, de prévenir la naissance de nouveaux thalassémiques par le dépistage des porteurs sains parmi la population et leur information sur les risques du mariage entre les porteurs sains. Les différents intervenants ambitionnent également d'établir une carte pour identifier les régions de forte prévalence de la maladie au Maroc. Le traitement conventionnel de la thalassémie est institué à vie et repose sur la transfusion sanguine mensuelle et la chélation du fer (élimination de l'excès de fer dans l'organisme). L'autre alternative thérapeutique repose sur l'allogreffe de moelle osseuse qui, à ce jour, reste le seul traitement curatif. Il consiste à injecter des cellules souches à partir d'un donneur HLA identique, en général un frère ou une soeur.