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Afrique du sud: Quand la vie privée du président devient une affaire publique
Publié dans MAP le 02 - 02 - 2010

Trois jours après la "découverte" de son existence, le 20ème enfant du président sud-africain Jacob Zuma (68 ans), une fille née hors mariage il y a près de quatre mois, n'en finit pas de faire des vagues et enfler une polémique déjà exacerbée qui porte la vie privée du chef de l'Etat au rang d'une affaire publique.
Par Houcine Maimouni
"Cette attaque injustifiée contre le président est sournoise. Il n'y a rien de mal dans ce qu'a fait le président. Il n'y a rien de +honteux+ quand deux adultes ont une relation", a souligné lundi un porte-parole du Congrès national africain (ANC, parti ultra majoritaire au pouvoir depuis 1994).
"Notre point de vue est qu'une affaire entre deux adultes consentants reste leur propre affaire personnelle qui n'intéresse personne", s'est insurgé le même responsable, rappelant que le président Zuma assume sa polygamie et a honoré les engagements qui en découlent.
Mais, commençons par les faits. Dans son édition dominicale, l'hebdomadaire "The Sunday Times" a révélé que M. Zuma a eu, à l'issue d'une autre affaire, un nouvel enfant avec la fille de Irvin Khosa, président du Comité local d'organisation du Mondial (LOC), portant ainsi à au moins 20 le nombre de sa progéniture officiellement déclarée.
Sonono Khoza (39 ans) a donné naissance le 8 octobre dernier à une fille baptisée Thandekile Matina Zuma, trois mois avant que Jacob Zuma ne convole en justes noces, pour la cinquième fois, avec une nouvelle épouse avec laquelle il a déjà trois enfants.
Selon le "Sunday Times", une délégation de la famille de Zuma s'était rendue, en décembre dernier, à la maison des Khoza pour discuter des dommages et réparations exigés par la coutume Zoulou (Inhlawulu) lorsqu'un enfant est né hors mariage.
En marge d'une réunion du comité exécutif de l'ANC, en janvier dernier, un convoi du président a été aperçu chez les Khoza à Soweto (sud-ouest de Johannesburg) où Zuma a passé près d'une heure avec Sonono et sa mère Matina.
Interrogée par le journal sur cette affaire, Sonono, divorcée et mère de deux enfants d'un mariage précédent, a répondu: "Je ne sais pas de quoi vous parlez. Je ne sais vraiment pas de quoi vous parlez".
Alors qu'Irvin Khoza, également patron du puissant club de football Orlando Pirates (première division), n'était pas joignable, plusieurs de ses connaissances ont affirmé que le "Duc d'acier", comme on le surnomme, a pris l'affaire comme une trahison de la part de Mshlozi (le nom clanique de Zuma) qu'il considérait comme un "ami".
Inter/ Vie privée/Vie publique: l'impératif de diriger par l'exemple
Jusqu'ici, les choses étaient restées dans la sphère de la vie privée du président qui, outre les trois épouses qu'il entretient actuellement, a divorcé d'une actuelle ministre, en 1998, sans parler d'une autre épouse qui s'était donnée la mort, en décembre 2000, outre ses multiples maîtresses.
En marge de sa participation au Forum économique mondial de Davos, la semaine dernière, Zuma a été interviewé par l'hebdomadaire NewsWeek International qui lui a demandé s'il réservait un traitement semblable à toutes ses épouses. "Absolument, un traitement tout à fait semblable", a-t-il répondu, s'attirant un tonnerre de rires dans l'assistance.
Sauf que, explique Franz Kruger Professeur de l'éthique des médias à l'Université de Witwatersrand de Johannesburg, cette question est tombée dans la sphère de l'intérêt des médias et "à tort ou à raison sa vie privée est devenue une affaire de débat public".
D'autant plus que le président "lui-même, a été très heureux de parler de ses arrangements polygames. Il était très heureux d'inviter les médias à son mariage", précise M. Kruger, auteur d'un ouvrage sur l'éthique des médias.
A propos d'éthique justement, le journal "The Sowetan" a consacré un éditorial incendiaire à cette affaire intitulé "Honte de la Nation" dans lequel son auteur soutient que "nous allons manquer à notre devoir civique si nous ne demandons pas si c'est bien le genre de comportements proportionné à nos attentes de notre chef d'Etat".
Au lieu de verser dans la polémique sur la culture zouloue qui autorise la polygamie, l'Alliance démocratique (DA, principal parti d'opposition) a choisi, avec d'autres acteurs politiques, de mener le débat sur le front de la prévention contre le VIH/Sida lors de rapports sexuels non protégés, dans un pays des plus affectés au monde avec près de 5,7 millions de séropositifs et où la pandémie du Sida tue près d'un millier de personnes chaque jour.
"Il y a des personnes qui diront que la vie sexuelle de Jacob Zuma est une question de moralité privée ou de culture, mais ce n'est pas le cas. Son comportement personnel a des conséquences publiques profondes", estime le leader de la DA Helen Zille.
Pour l'expert en droit constitutionnel Pierre de Vos, le président d'un Etat "est payé avec l'argent public et ses actions ont des conséquences bien au-delà de sa sphère personnelle en tant que leader d'un pays". "Plus vous devenez une figure publique et plus vos actions ont des conséquences publiques".
Plus virulente encore est la réaction de Mosiuoa Lekota, dirigeant du Congrès du peuple (COPE, parti né d'une scission de l'Anc en décembre 2008), pour qui "le public sud-africain devrait faire entendre sa voix et dire au président Zuma de commencer à se comporter comme un président".
Abondant dans le même sens, le dirigeant du parti démocratique chrétien (ACDP, petit parti d'opposition) Kenneth Meshoe est allé encore plus loin pour préconiser que "le président Zuma a besoin d'une aide et d'une thérapie pour soigner sa dépendance au sexe comme cela a été recommandé à Tiger Woods".
Pourtant, en décembre dernier, Jacob Zuma avait annoncé, au grand bonheur des militants de la lutte contre le VIH/Sida, une batterie de mesures pour lutter contre cette pandémie, notamment faciliter l'accès des patients aux anti-rétroviraux, étendre la couverture médicale et la prise en charge au profit des personnes séropositives, et généraliser l'accès aux préservatifs et aux tests de dépistage.
Qu'à cela ne tienne. Une mer sépare ces mesures annoncées et la pratique du président sud-africain quand il s'agit de prévention du VIH/SIDA. Ne fut-ce pas le même Zuma qui, en 2006, avait défrayé la chronique en affirmant à la barre, après son acquittement du viol d'une jeune séropositive, avoir pris une douche pour ne pas être contaminé ?.


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