juin, qui ne manquera pas d'émerveiller les aficionados d'une musique transculturelle, entrelaçant les identités et redessinant les frontières de la musique par l'écoute et l'échange. Par: Issam ELGRENI. C'est du moins l'ambition affichée par les directeurs artistiques de cette 16ème édition du Jazz au Chellah, Jean-Pierre Bissot et Majid Bekkas. "Le jazz, en cette période particulière, est le reflet de valeurs essentielles: tout d'abord la liberté, par le choix ouvert de l'expression musicale, qui se nourrit de l'échange et du dialogue, puis, la compréhension et la tolérance qui se dégagent de ces nouvelles harmonies, par l'intégration parfaite de +l'autre+ avec ses spécificités", soutient de son côté l'ambassadeur de l'Union européenne (UE) au Maroc, Eneko Landaburu. Fait nouveau, cette édition se tourne vers la jeune scène marocaine et cŒest précisément à ce titre que Majid Bekkas compte présenter pour les rencontres jazz européen - musiques marocaines quelques noms de la jeune scène musicale nationale. M. Bekkas explique que ces artistes en herbe vont "participer à leur manière, à enrichir le dialogue interculturel et à renouveler la musique marocaine, tout en revendiquant une profonde appartenance aux racines du patrimoine musical national". Les mélomanes auront à apprécier, durant cinq jours de fête, les richesses d'un répertoire national revisité et fusionné avec des sonorités Jazz au sein de l'ancestral site archéologique du Chellah, qui a repris le flambeau, depuis la 10ème édition du festival, du site des Oudayas. La soirée d'ouverture sera agrémentée d'une rencontre inédite entre le jazz des allemands de Talking Horns et la musique traditionnelle de la troupe Aissaoua Al Houda de Rabat, qui devront se donner la réplique dans une fusion alternant les notes du jazz "made in Germany" et les sonorités du patrimoine oral marocain. Jeudi, le public viendra à la rencontre de deux duos, l'un issu de la jeune scène marocaine, composé de Nabila Maan et du guitariste Tarik Hilal, qui seront accompagnés par un duo composé de l'une des plus belles voix du jazz féminin autrichien, Michaela Rabitsch avec, à la guitare, Robert Pawlik. Vendredi, le métissage des rythmes et des tendances musicales sera à l'honneur, où les mélomanes auront à découvrir "Le Big Band multinational" de Thoine Thys, musicien bruxellois reconnu qui sera accompagné d'un groupe de souffleurs néerlandais des plus confirmés, associés à une section rythmique portugaise. Cette constellation de musiciens fusionneront, durant cette soirée, avec le trio marocain de Farid Mayara qui adopte le guembri comme mode d'expression. Samedi soir, le public aura droit à des prestations en provenance des contrées scandinaves signées par le trio danois Soren Bebe, un des pianistes les plus en vue. Ce trio devra mélanger ses notes avec Faïz Lamouri, jeune saxophoniste Rbati reconnu sur la scène internationale. La clôture du festival, le dimanche 19 juin, se fera en compagnie du quartet italien Pino Minafra, au jazz imprégné d'Afrique, associé à un chantre de la musique gnaoua, Maâlem Mahmoud Guinea, accompagné de ses deux fils, Houssam et Hamza. Pour sa 16ème édition, le Jazz au Chellah entend confirmer sa vocation de plate-forme du jazz d'Europe, tout en poursuivant sa marche vers une musique new-age, transculturelle et fusionnelle, au grand plaisir de la création musicale. "Jazz au Chellah" est organisé, depuis 1996, conjointement par la délégation de l'UE au Maroc et les ambassades et instituts culturels des Etats membres de l'Union, en partenariat avec le ministère de la Culture, la wilaya de Rabat et CDG Développement. Les recettes de cette manifestation artistiques seront versées, comme de coutume, à une oeuvre caritative marocaine.