Des ONG ont appelé, vendredi à Genève, lors d'une conférence de solidarité avec Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, à ce que cet ancien directeur de la police du Polisario puisse retrouver sa famille et défendre librement, à Tindouf, sa position de soutien au plan d'autonomie proposé par le Maroc comme solution définitive au différend régional sur le Sahara. Les animateurs de cette conférence, en l'occurrence M. Dahy El Bachir, Secrétaire Général de l'ONG AI Intimae pour le développement des Droits de l'Homme et la cohabitation (Laâyoune), Mme. Saadani Maoulainine, ancienne déportée par le Polisario et M. Sidati Mohamed El Galaoui, ancien représentant du Polisario à Rome, sont revenus sur le parcours de Ould Sidi Mouloud, appelant à ce qu'il puisse jouir de ses droits fondamentaux et retrouver les siens dans les plus brefs délais. Les participants à cette conférence, organisée par l'Internationale Démocratique Centre, dans le cadre de la 17ème session du Conseil des Droits de l'Homme, ont souligné que le cas de ce militant sahraoui reflète clairement l'absence de la liberté de mouvement et d'expression dans les camps de Tindouf où la direction du polisario réprime toute voix dissonante qui bat en brèche sa thèse séparatiste. Ils se sont particulièrement attardés sur son calvaire, qui illustre le déni de la liberté d'expression imposé par le polisario à l'ensemble des Sahraouis séquestrés dans ses camps, rappelant que cet ancien responsable de la police des séparatistes s'était attiré les foudres du polisario pour avoir tout simplement fait part de sa préférence pour le projet marocain d'autonomie du Sahara. Libéré le 1er décembre dernier après soixante et onze jours de détention dans des conditions inhumaines en plein désert par les milices du Polisario, M. Ould Sidi Mouloud s'est vu refuser le droit de retour aux camps de Tindouf où sa famille vit toujours et qui subit des pressions insoutenables de la part des dirigeants du front polisario, ont dénoncé les conférenciers. Ils ont ajouté que Mustapha Ould Salma observe actuellement un sit-in devant le bureau du HCR à Nouakchott pour exiger la régularisation de sa situation en suspens depuis déjà six mois et son retour auprès de sa famille, et ce après avoir épuisé toutes les voies de discussions avec le HCR par la voie de leur bureau à Nouakchott. Cette démarche civique, ont-ils dit, s'adresse aux responsables de l'organisme onusien à Genève pour qu'ils accélèrent le déblocage de sa situation et lui permettre de retrouver sa famille dans les camps de Tindouf.
Revenant sur la genèse de cette affaire, les conférenciers ont indiqué que M. Ould Sidi Mouloud avait décidé en juin 2010 de rendre visite à son père à Es-Smara au Maroc après trois décennies de séparation, précisant que lors de son séjour au Maroc il a pu constater le niveau de développement atteint par les provinces du sud, l'ouverture démocratique, la liberté d'expression et la quiétude dont jouissent les populations sahraouies au sud du Maroc. Le 09 août 2010, ont encore rappelé les intervenants, Mustapha Salma a annoncé officiellement, lors d'une conférence de presse à Es-Smara, son soutien total au plan d'autonomie marocain et son intention de retourner à Rabonni en Algérie pour le communiquer aux populations sahraouies des camps. Il a aussi dénoncé, en sa qualité de cadre sécuritaire du polisario, l'enrichissement de la direction des séparatistes au détriment de populations séquestrées à Tindouf. Déterminé à maintenir son choix, il a décliné les propositions de plusieurs responsables du polisario qui ont tenté en vain de l'en dissuader. Sur le chemin du retour, le 21 septembre dernier, vers les camps de Tindouf, où il comptait défendre la proposition marocaine, M. Ould Sidi Mouloud a été kidnappé par les milices du polisario et emprisonné en plein désert, mains menottées et yeux bandé pendant 71 jours. Il avait subi des interrogatoires musclés durant plusieurs semaines, avant d'être libéré et remis à la frontière mauritanienne aux responsables du HCR, qui ont promis de régler son affaire.