Les Commissions de l'Union européenne (CUE) et de l'Union africaine (CUA) se sont engagées à renforcer leur partenariat dans divers domaines et à aligner leurs politiques et initiatives communes afin de relever les défis futurs. Dans un communiqué conjoint publié à l'issue de leur réunion annuelle, tenu les 31 mai et 1er juin à Bruxelles dans le cadre du partenariat Afrique-UE, les deux parties ont convenu de promouvoir la démocratie et de travailler ensemble dans les domaines d'intérêts communs, notamment ceux de la paix et de la sécurité, de la gouvernance démocratique, de l'intégration régionale et continentale, de la sécurité alimentaire, du changement climatique, ainsi que de la gouvernance , de la transparence et de la régulation de l'économie mondiale. Elles ont également convenu d'entreprendre des mesures concrètes pour renforcer la coopération sur les défis à court terme et sur les changements structurels à long terme comme l'intégration régionale et durable, y compris la croissance verte et la transformation équitable de l'économie mondiale. En matière de paix, de sécurité, de gouvernance démocratique et de droits de l'Homme, les deux Commissions ont souligné l'impératif de poursuivre et d'approfondir leur coopération bilatérale en faveur de la paix, de la sécurité et de la gouvernance démocratique en Afrique et de renforcer un dialogue politique "intense" et "fructueux". A cet égard, elles se sont engagées à promouvoir la réconciliation nationale et la reprise économique en Côte-d'Ivoire, et à oeuvrer conjointement pour promouvoir des relations de bon voisinage entre le Nord et le Sud-Soudan qui est prévu de devenir indépendant en juillet prochain. Pour relever les défis de la gouvernance démocratique, les deux parties ont convenu de poursuivre la consolidation de l'architecture de la gouvernance en Afrique et l'opérationnalisation de l'architecture de paix et de sécurité en Afrique et de collaborer étroitement pour contrer les menaces transnationales à la stabilité, à la paix et à la sécurité comme le terrorisme, le trafic de drogue et la piraterie maritime. Au registre de la migration, de la mobilité et de l'emploi, les deux Commissions ont réaffirmé leur volonté de continuer à renforcer le dialogue et la coopération dans ces domaines. A ce propos, l'UE s'est dite prête à continuer d'appuyer les Etats africains dans la gestion du flux des migrants et des réfugiés et à fournir une assistance humanitaire adéquate, en particulier pour la Côte d'Ivoire et la Libye. "Nous reconnaissons également que pour profiter des avantages de la migration et de la mobilité, une politique globale et efficace est nécessaire pour aborder la migration légale", souligne la Déclaration conjointe. En ce qui concerne le commerce, l'infrastructure et l'intégration régionale, les deux parties ont réaffirmé leur "ferme" engagement à promouvoir l'intégration régionale et continentale, et convenu d'initier des actions concrètes dans le cadre d'un plan d'action conjoint, en s'appuyant sur l'expérience du marché intérieur de l'UE. Dans le domaine du commerce, les deux parties ont plaidé pour une accélération des négociations en vue de conclure des accords de partenariat économique qui soutiennent le développement économique durable et l'intégration régionale en Afrique. Elles ont également décidé d'améliorer les accords de pêche bilatéraux entre l'UE et les pays africains pour assurer l'exploitation durable et mutuellement bénéfique des stocks de poissons. Les deux parties ont convenu de déployer davantage d'efforts pour promouvoir la coopération en matière douanière entre l'UE et l'Afrique afin de faciliter le commerce, de protéger la sécurité des citoyens, et de défendre les intérêts financiers communs. Dans le domaine de l'investissement, les deux Commissions ont décidé de renforcer la collaboration en matière d'amélioration du climat des affaires et de faciliter l'engagement avec le secteur privé grâce à des plateformes telles que le Forum des Affaires Afrique-UE. S'agissant du développement des infrastructures, elles se sont engagées à améliorer les progrès dans la mise en oeuvre du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), ainsi que l'initiative pour la fourniture de services de navigation par satellite (basé sur EGNOS) en Afrique, y compris la préparation des dossiers de financement et la définition d'une structure de gouvernance dans un futur programme à cet égard. Les relations stratégiques entre l'UE et l'Afrique ont été formalisées dans le cadre de la stratégie commune Afrique-UE qui a été lancée lors du Sommet de Lisbonne le 9 décembre 2007. Cette stratégie conjointe Afrique-UE a pour objectif d'établir un cadre global de négociation entre les deux partenaires. En vue d'assurer son exécution, un deuxième Plan d'action pour trois ans (2010-2013) a été adopté lors du Sommet Afrique-UE tenu du 29 au 30 novembre dernier à Tripoli. Ce Plan comporte des mesures concrètes dans les domaines stratégiques afin de réaliser un développement véritable dans la rive Sud de la Méditerranée. L'UE est le partenaire commercial le plus important du continent africain. En 2009, 36 pc des importations totales de l'Afrique provenaient de l'Europe. En guise de soutien à la stratégie commune Afrique-UE, la Commission européenne s'est engagée à accorder 2,4 milliards de dollars à travers ses divers instruments financiers pour la période 2007-2013.