Le directeur général du Centre cinématographique marocain (CCM), M. Nour-Eddine Sail, s'est félicité de la grande affluence des producteurs étrangers au pavillon marocain au festival international du film de Cannes, un "signe de sortie de crise" et du retour au Maroc de grosses productions. .-Propos recueillis par Amal Tazi-. Pour cette édition, "nous avons eu beaucoup plus de visites de producteurs étrangers, principalement européens et même extrême-orientaux (chinois, indiens), par rapport aux années précédentes. Je pense qu'on est en train de sortir de la crise et que l'année 2012 va assister à un afflux de la production chez nous", a-t-il confié dans un entretien à la MAP, en marge du festival de Cannes clôturé dimanche. Pour M. Sail, la grande crise financière de 2009 ne s'est pas répercutée l'année même, mais l'année suivante avec son cortège "de reports et d'annulations de tournages de films étrangers au Maroc". Mais dès à présent, les effets directs de la grande crise "sont en train de s'estomper, petit à petit" ,a-t-il assuré relevant que le Maroc s'impose d'ores et déjà comme la première destination de tournage en Afrique et dans le monde arabe, à la faveur d'une infrastructure cinématographique moderne (studios, laboratoire), la diversité de ses paysages et la qualité de ses techniciens.
.+Rattraper le temps perdu et 100 millions de dollars+.
Les prémices de la reprise se profilent à l'horizon. "Nous avons traité à Cannes au moins dix dossiers de producteurs qui comptent effectuer dès juillet prochain, et plus particulièrement à partir de septembre, des missions de repérage pour un tournage éventuel en décembre ou en 2012", a annoncé M. Saïl. Aussi, le patron du CCM se veut optimiste espérant "rattraper cette année le temps perdu et revenir au moins à la situation qui prévalait en 2007-2008, soit 100 millions de dollars investis au Maroc chaque année". Actuellement, "bon an mal an", la moyenne des investissements tournage au Maroc est de l'ordre de 50 millions de dollars, a-t-il estimé. Vu le panorama, il se dit convaincu que l'année 2012 va se présenter "comme un bon cru" avec le retour de grosses productions, comme celle du réalisateur américain Ridley Scott, "en cours de préparation". D'autres atouts sont engrangés, à l'instar du classement du Maroc, cette année, par le magazine américain spécialisé "Variety", comme la deuxième destination mondiale des tournages, juste après la République tchèque, devançant les grandes capitales européennes comme Paris et Rome. Pour conforter cette situation, M. Sail met en avant le fait que le Maroc soit "aussi un pays du cinéma" et que la production nationale "soit assurée et progresse d'année en année". Il se dit convaincu que le plus important pour les cinématographies, c'est d'assurer un certain flux dans la production pour arriver à une vraie industrie. +.Des petits plus pour crédibiliser le film marocain+.
"Sur ce point, nous avons réussi, en franchissant le seuil d'une vingtaine de films par an", a indiqué le directeur général du CCM, assurant que "la qualité évolue en fonction de la quantité des oeuvres réalisées, sachant que plus on produit de films, plus on a de chance de produire des films de qualité". Et il en veut pour preuve l'intérêt suscité par les films marocains présentés à Cannes, dans l'enceinte du Pavillon du CCM dédié à la promotion du cinéma national et du Maroc en tant que lieu de tournage. Ces films ont été "très sollicités par les distributeurs, aussi bien institutionnels que privés". A cela s'ajoute, la sélection cette année du film de Leila Kilani "Sur la planche" à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, alors qu'une coproduction franco-marocaine (La Source des femmes du réalisateur franco-roumain Radu Mihaileanu) était en compétition officielle, sous la bannière marocaine. "Ce sont des petits plus qui font que la cinématographie marocaine gagne en crédibilité d'année en année", a-t-il estimé. Le centre cinématographique marocain participe, depuis 2006, au village international du festival de Cannes par l'organisation d'un pavillon qui vise à assurer une bonne présentation de l'offre cinématographique marocaine et promouvoir le Maroc en tant que destination privilégiée des producteurs étrangers. Ce pavillon a rendu "de très grands services au cinéma marocain, tant au niveau de la notoriété internationale ou de la visibilité, qu'au niveau de l'évolution des contacts avec les professionnels internationaux (producteurs, distributeurs, chaînes de télévisions)", selon le CCM.