La cinéaste marocaine Leila Kilani a pu enfin savourer vendredi soir la montée des marches au festival international du cinéma de Cannes, en compagnie des principales actrices vedettes de son film "Sur la planche", projeté dans la section "La Quinzaine des réalisateurs". .-Envoyée spéciale : Amal Tazi-. La première projection, prévue la veille, avait été gâchée par le refoulement de deux de ces comédiennes à leur arrivée à l'aéroport de Nice, faute de présentation de l'invitation officielle du festival et de la prise en charge qui étaient rangés dans leurs bagages en soute, a expliqué à la MAP la réalisatrice. Après avoir passé la nuit à Casablanca, Soufia Issami et Sara Betioui ont pu revenir vendredi juste à temps pour assister à la deuxième projection du film. Leur présence au festival, bien qu'elle soit tardive de 24 heures, vient réconforter la réalisatrice qui tenait à partager ce moment magique dont rêvent réalisateurs et vedettes du grand écran, avec "la bande de filles" de son film dont également dans les rôles principaux Mouna Bahmad et Nouzha Akel. "Sur la planche" relate la vie de quatre jeunes filles marocaines d'une vingtaine d'années, "l'histoire d'une fraternité entre une jeune bande qui travaille et traverse Tanger, de l'aube au crépuscule". Ce long métrage, qui a bénéficié de l'avance sur recettes du Centre cinématographique marocain (CCM), est inspiré d'un fait divers relaté en 2005 par la presse marocaine qui évoquait alors un nouveau trend: "la féminisation de la criminalité", avec une bande de filles qui "repéraient des mecs dans les cafés et les dévalisaient". Si le côté "réel" de l'histoire est conservé, la réalisatrice marocaine, elle-même scénariste du film, assure que le phénomène y est traité "d'un point de vue subjectif" puisqu'elle a choisi de mettre en avant le côté humain de la bande constituée de quatre jeunes femmes de 20 ans travaillant dur dans une usine de crevettes à Tanger. "Un véritable quatuor, les personnalités des filles étant complémentaires, avec des singularités très fortes", dit-elle. La Quinzaine des Réalisateurs, à laquelle elle participe à Cannes, est une section parallèle du festival (11-22 mai) de Cannes qui se veut "indépendante, libre et non compétitive". Elle propose dans le cadre de ce festival une sélection distincte, ouverte à toutes les formes de création cinématographique, y compris les longs et courts métrages de fiction et les documentaires. Le 7-ème art marocain est également présent dans la sélection officielle du festival de Cannes à travers le film franco-marocain "La source des femmes", du réalisateur roumain Radu Mihaileanu, dont le tournage s'est déroulé au Maroc. Cette participation intervient après la présence, en 2003, du film "Mille Mois" de Faouzi Bensaidi à la section "un certain regard" et du film "Les Yeux Secs" de Narjiss Nejjar à la section "la quinzaine des réalisateurs".