La Caisse de dépôt et de gestion (CDG) mettra en place, à partir de 2012, en coopération avec le Pôle prévoyance, un Prix de la recherche sur la retraite et la prévoyance qui viendra dynamiser la recherche académique sur ce thème et qui s'adressera aussi bien aux universitaires qu'aux experts et gestionnaires de la prévoyance, a annoncé le directeur général de la CDG, Anass Houir Alami. M. Alami, qui s'exprimait à l'ouverture vendredi à Marrakech du 2-ème forum des retraites, a annoncé également l'institution d'un Prix junior de la meilleure recherche destiné aux jeunes chercheurs âgés de moins de 30 ans. Organisée par la CDG sous le thème "Extension de la couverture de retraite : réalités et défis", cette rencontre d'une journée connaît la participation notamment de professeurs, chercheurs et experts nationaux et étrangers venus spécialement d'Afrique. Ce forum s'insère dans une volonté d'accompagner le processus de réforme du système de retraite national en contribuant au débat, au dialogue, à l'échange d'informations et aux clarifications souvent nécessaires dans ce type de réformes, a précisé le directeur général de la CDG. Il a, dans ce cadre, estimé que les pouvoirs publics marocains sont confrontés aujourd'hui à deux défis majeurs que sont la manière adéquate pour assurer la viabilité des régimes de retraites et les stratégies à même de contribuer à en étendre la couverture aux populations qui n'y ont pas encore accès. Et d'ajouter que si l'objectif essentiel des politiques publiques est toujours d'assurer une croissance génératrice d'emplois à même de garantir un niveau de vie convenable, il est tout aussi important de créer les conditions idoines d'insertion de cette population active dans le système de retraites et de renforcer ainsi les capacités nationales d'accumulation de l'épargne. Au-delà des impératifs d'équité et de cohésion sociale auxquels elle répond, l'extension de la couverture retraite contribue à améliorer le marché du travail et partant l'activité économique en général, en favorisant la flexibilité et la mobilité des travailleurs et en encourageant les activités indépendantes, a fait observer M. Alami. Il a relevé qu'il n'existe pas de modèle universel de régime de retraites qui garantisse une expansion de la couverture, notant que celle-ci dépend également de la structure du marché du travail et des dispositions institutionnelles de couverture des différentes catégories de travailleurs. Le directeur général de la CDG a, d'autre part, indiqué que la prééminence du secteur agricole au Maroc influe nettement sur le taux de couverture qui reste modeste, en l'occurrence 30 PC tandis qu'en Egypte et en Tunisie, les taux officiels sont respectivement de l'ordre de 40 et 50 PC du fait de l'existence de régimes spéciaux pour les travailleurs. A ses yeux, il serait intéressant d'examiner les innovations apportées aux régimes d'assistance sociale et financées par la fiscalité comme cela a été expérimenté en Afrique du Sud et au Brésil, deux pays qui semble-t-il ont "enregistré des succès dans l'inclusion des travailleurs du secteur informel au sein des systèmes de couverture retraite". Le programme de cette rencontre comporte des tables rondes, des témoignages de partenaires sociaux et de délégations étrangères ainsi que deux séances plénières sous les thèmes "Quels objectifs et quels leviers pour l'extension de la couverture de la retraite ?" et "Enjeux économiques et financiers de l'extension de la couverture de la retraite"