La première rencontre des femmes marocaines des Amériques a ouvert ses portes, samedi à Montréal, dans le but d'apporter un éclairage scientifique et une meilleure compréhension des problématiques spécifiques de l'immigration féminine propre à cette région. Organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), cette manifestation fait suite à celle de Bruxelles, tenue en décembre dernier, première initiative d'une série de réunions régionales que le Conseil organise dans le cadre de la troisième édition des "Marocaines d'ici et d'ailleurs". Dans un message adressé aux participantes et participants, le président du CCME, Driss El Yazami, a indiqué que cette première rencontre des femmes marocaines des Amériques se tient alors que le Maroc connaît un vaste chantier de réformes politiques et constitutionnelles qui concernent des domaines aussi divers que les droits de l'homme, la bonne gouvernance et la régionalisation avancée. Et de préciser que ce chantier a connu une nette accélération depuis le discours royal du 9 mars dernier par le quel SM le Roi Mohammed VI a ouvert le vaste chantier de réforme constitutionnelle et l'installation, dès le 10 mars, de la commission consultative pour la révision de la constitution Le nouvel élan de réformes a connu aussi une accélération par la création notamment du CNDH, de l'Institution du médiateur, de l'instance centrale de prévision de la corruption et du Conseil de la concurrence, poursuit le président du CCME. Ces chantiers se passent aussi au moment ou le Maroc connaît en même temps un débat social, politique, pluraliste, pacifique et très large, a-t-il ajouté. Le seul fait que cette rencontre se tienne montre aussi les mutations en cours dans l'immigration, et témoigne de la mondialisation et de la féminisation rapide de cette immigration, mais aussi de la diversification des profils socioprofessionnels des marocaines et marocains du monde, poursuit M. El Yazami. Cette rencontre a connu la participation notamment de l'Ambassadeur du Maroc au Canada, Mme Nouzha Chekrouni, de la première vice-présidente de l'Assemblée nationale du Québec, Mme Fatima Houda-Pépin, de la représentante de la ville de Montréal, Mme Helene Fotopoulos, et de la présidente du groupe de travail "Approche genre et nouvelles générations" au CCME, Mme Amina Ennceiri. Cette manifestation a été rehaussée par la présence notamment de Mme Souriya Otmani, Consule générale du Maroc à Montréal, des membres du CCME et de plusieurs personnalités marocaines et canadiennes. Dans une allocution de circonstance, Mme Nouzha Chekrouni a indiqué que "la tenue de cette rencontre au Canada, un pays qui salue les avancées considérables du Maroc en matière des droits de la femme, intervient dans un contexte où le Maroc s'ouvre sur de grands chantiers de réformes politique et sociale selon une approche inclusive et responsable". "D'une immigration de la main d'oeuvre dans les années 60 à celle de hautes compétences à laquelle nous assistons aujourd'hui, force est de constater que cette immigration s'est adapté à la demande internationale. Mais sa caractéristique particulière est toutefois sa féminisation", a souligné la diplomate marocaine. La contribution de la femme marocaine, "en tant que lien ombilical entre sa famille et son pays d'origine est indéniable", a ajouté Mme Chekrouni, précisant que "le transfert de la culture et des valeurs par la mère crée des repères identitaires autours desquels la personnalité de l'enfant se construit et se développe". "La protection effective du droit à la non-discrimination et à une égalité équitable en faveur des femmes est impossible sans un réel partenariat et une collaboration totale entre les gouvernements, les pouvoirs locaux et régionaux, les employeurs, les ONG et les syndicats à la fois dans le pays d'origine et les pays d'accueil ", a tenu à préciser l'Ambassadeur du Maroc au Canada. Les 250 femmes marocaines invitées à cet événement, en provenance du Canada, des Etats-Unis d'Amérique, du Brésil, du Mexique, du Pérou et du Maroc, issues du milieu politique, économique, universitaire, culturels et associatifs, traiteront, deux jours durant, dans une approche axée sur les droits humains et l'égalité, plusieurs questions des "Marocaines d'ici et d'ailleurs". "Agir contre la discrimination", "Agir pour l'égalité" et "Femmes et citoyennes" sont les principaux axes qui seront examinées par les participants à cette rencontre régionale. Si l'histoire de l'émigration marocaine aux Amériques remonte au XVIème siècle avec le départ de quelques noyaux de pionniers, ce n'est qu'au début des années 1960 qu'elle prend son véritable essor, et ne cesse de s'amplifier depuis. Aujourd'hui, les Etats-Unis et le Canada, pays de migration de peuplement sélectif et institutionnalisé, sont les destinations privilégiées des Marocain(e)s. La migration marocaine, féminisée à 42 pc, a connu une croissance très rapide dans ces pays, même si ce phénomène, et notamment sa composante féminine, restent au total insuffisamment étudiés.