Des acteurs politiques ont plaidé pour l'institution d'un nouveau système politique pour la prochaine étape afin d'approfondir les grands choix politiques et économiques du pays, tout en préservant la spécificité marocaine et les constantes de la nation. S'exprimant lors de l'émission "dossier à débattre" diffusée, mercredi soir sur "Médi I TV", le secrétaire général du parti du progrès et du socialisme (PPS), M. Nabil Benabdallah a indiqué que la vision de son parti vis-à-vis de la réforme de la Constitution se base sur la nécessité de s'inscrire dans la perspective d'une monarchie parlementaire dans sa "conception marocaine" qui préserve l'institution monarchique fondée sur la commanderie des croyants et jouant un rôle d'arbitre concernant les grands choix du pays. M. Benabdallah a souligné que l'institution monarchique, qui dispose d'une référence historique, doit garder dans le nouveau texte constitutionnel, plusieurs prérogatives, avec en tête la commanderie des croyants, la présidence de l'Etat et la préservation de l'indépendance et l'unité du pays. Il a, d'autre part, mis l'accent sur la nécessité d'instituer un nouveau système politique démocratique où les partis politiques occuperont une place importante, et ce, dans le cadre d'une nouvelle Constitution, d'une nouvelle réalité et d'une nouvelle pratique démocratique qui pareront aux dérapages qu'a connus le paysage politique au cours des dernières années, et dont les plus manifestes sont l'utilisation de l'argent lors des élections et la transhumance politique. Pour le secrétaire général du mouvement populaire (MP), M. Mohand Laensar l'institution monarchique doit garder dans la nouvelle Constitution la qualité de Commanderie des croyants et la responsabilité de l'appareil militaire, affirmant que son parti plaide pour une monarchie constitutionnelle démocratique et sociale. M. Laenser a appelé, en outre, à l'optimisation du rendement du parlement à travers la consécration notamment de l'organisation de séances parlementaires dédiées aux débats sur les politiques publiques auxquelles prendraient part tous les parlementaires, et de ne pas se limiter aux séances des questions orales. De son côté, le secrétaire général adjoint du parti Modernité et Authenticité (PAM), M. Hakim Benchemass a affirmé que l'institution monarchique, qui a préservé, pendant 12 siècles, la symbiose et l'unité malgré la diversité des composantes de la société marocaine , doit occuper une place centrale dans le cadre du projet de la nouvelle Constitution. Le PAM insiste pour que SM le Roi Mohammed VI garde certaines prérogatives avec en tête la commanderie des croyants et le rôle d'arbitre, a-t-il dit, estimant que ces prérogatives doivent être exercées dans le cadre d'une Constitution claire. M. Benchemass a souligné la nécessité de revoir l'article 19 de la Constitution dans la perspective de la consécration des choix démocratiques modernistes et de soustraire de cet article tout ce qui a trait à la fonction législative qui doit être en harmonie avec le rôle du Parlement en tant qu'institution législative. Cette rencontre a été l'occasion pour les acteurs politiques de présenter les visions de leurs partis sur la réforme constitutionnelle, notamment concernant les attributions du Premier ministre, les mécanismes du contrôle parlementaire et la réforme de la justice.