Le Maroc a, contrairement à d'autres pays de la région du Maghreb, réalisé pacifiquement sa transition démocratique, a affirmé Mme Nouzha Skalli, ministre du développement social, de la famille et de la solidarité. Dans un entretien accordé au mensuel italien "Minerva", la ministre a rappelé à cet égard que "grâce à son leadership et en partenariat avec les forces démocratiques et les organisations des droits humains dans le pays, SM le Roi a impulsé un grand nombre de réformes structurantes pour les droits de l'Homme et la démocratie". Mme Skalli a évoqué dans ce cadre les mesures adoptées et les réformes lancées par le Maroc dès le début des années 1990 pour assurer cette transition démocratique, citant notamment le dialogue entamé par feu SM Hassan II avec les forces de l'opposition, les réformes de la Constitution de 1992 et 1996, la transparence des élections et la formation d'un gouvernement d'union nationale. Avec l'avènement de SM le Roi Mohammed VI, "un Roi particulièrement engagé pour les droits humains, les droits des femmes et la démocratie", "le train des réformes s'est alors poursuivi à une cadence plus accélérée en permettant de réaliser des performances importantes sur tous les plans, politique, économique, social, culturel et environnemental", a fait remarquer la ministre. Mme Skalli a cité notamment le nouveau concept de l'autorité impulsé par le Souverain, l'organisation d'élections libres et transparentes qui ont permis l'entrée en nombre significatif des femmes au Parlement en 2002 et le processus "innovant et courageux" de réconciliation nationale, à travers l'institution de l'Instance Equité et Réconciliation (IER). Elle n'a pas manqué d'évoquer également "la révolution tranquille constituée par la réforme du Code de la famille", "la réforme du code de la nationalité", "l'accès des femmes aux postes de responsabilité et de décision" et "l'institutionnalisation de la lutte contre la violence à l'égard des femmes ". La ministre a souligné, par ailleurs, que "le Maroc est un Etat-Nation où le système monarchique est enraciné". "Le Roi du Maroc, qui est également le commandeur des croyants, bénéficie d'une très forte légitimité religieuse et populaire depuis des siècles", a-t-elle expliqué. Le système de la monarchie, a affirmé Mme Skalli, est considéré au Maroc comme un atout qui nous permet d'avancer dans la cohésion, tout en permettant une confrontation d'idées et de visions sur l'ensemble des sujets. S'agissant du volet économique, la responsable gouvernementale a rappelé que de grands investissements publics ont été lancés durant ces dix dernières années pour renforcer les infrastructures de base : ports, aéroports, autoroutes, routes etc... Evoquant l'Initiative nationale de développement humain (INDH), la ministre s'est réjouie qu'elle ait permis de réduire sérieusement la pauvreté et l'exclusion grâce à une approche participative et partenariale avec la société civile et les élus locaux. "Ce chantier de proximité a permis une réduction palpable de la pauvreté et de l'exclusion passé de 36 pc à 21 pc, soit 47 pc de diminution ", a-t-elle précisé en se félicitant que "cette formidable initiative ait réussi à créer une véritable mobilisation sociale autour des objectifs du développement humain". Le Maroc est ainsi "prédisposé en matière de performances économiques et de développement humain à être un des pays en mesure de réaliser les OMDs et a été classé par le PNUD parmi les dix premiers pays du monde pour les efforts accomplis en matière de développement humain", a souligné la ministre. Mme Skalli a fait état cependant de l'existence de grands défis à relever dont le défaut d'intégration des pays du Maghreb qui "constitue un coût non négligeable appelé +le coût du non Maghreb+, avec un manque à gagner de 2 points de PIB pour chaque pays du Maghreb" et le maintien de la fermeture de la frontière entre le Maroc et l'Algérie.