Le Maroc a accompli des réformes profondes et structurantes dans le domaine de la promotion des droits des femmes et de l'égalité dans un contexte de développement des droits humains et de la démocratie, a souligné, mercredi à Bruxelles, Mme Nouzha Skalli, ministre du Développement social, de la famille et de la Solidarité. S'exprimant lors d'une table-ronde sur "Euromed et les femmes: l'Union pour la Méditerranée et le rôle des femmes'', Mme Skalli a mis l'accent sur les réformes et le processus de transition démocratique engagés par le Maroc depuis les années 1990, notamment les réformes constitutionnelles et électorales, la consécration des droits humains et l'alternance démocratique. "Le Maroc de la nouvelle ère a réalisé des avancées considérables depuis l'accession de SM le Roi au trône de Ses glorieux ancêtres à travers l'engagement à l'égard des droits humains et des droits des femmes et de la modernité'', a-t-elle précisé. Elle a dans le même sillage cité le processus de réconciliation nationale à travers l'action de l'Instance équité et réconciliation, en plus des grands chantiers en cours parmi lesquels la régionalisation, la mise en place d'une loi-cadre sur l'environnement et le développement durable. Le Maroc est "parfaitement'' intégré dans le processus international de promotion des droits humains et des droits des femmes et de l'égalité, en témoigne, a-t-elle dit, son engagement dans la lutte contre les discriminations à l'égard des femmes. Les programmes de lutte contre la violence à l'égard des femmes sont menés en synergie entre différents départements ministériels et en partenariat étroit avec la société civile qui sont des partenaires institutionnels et des politiques publiques en la matière, mais aussi les agences des Nations unies et les institutions publiques et privées. Mme Skalli a souligné à cet égard l'institutionnalisation au Maroc de la lutte contre la violence à l'égard des femmes à travers de multiples actions, comme la réalisation de la première enquête nationale sur la violence, le projet de loi contre la violence conjugale et la réforme du code pénal. Ces mutations ont été rendues possibles grâce notamment à des réformes majeures comme l'adoption du nouveau code de la famille, fondé aujourd'hui sur l'égalité et la co-responsabilité. Ces réformes, a ajouté Mme Skalli, sont à l'origine des luttes des femmes et du mouvement démocratique pour leurs droits et de la forte volonté politique de SM le Roi Mohammed VI de lutter contre les discriminations et promouvoir l'égalité des sexes. Le Maroc, a poursuivi la ministre, compte actuellement un centre d'écoute national et 350 centres d'écoute et cellules d'orientation, outre un système d'information institutionnel multipartite sur la violence visant à constituer une base de données unifiée et des centres multifonctionnels offrant des services intégrés aux femmes en situation vulnérable. Mme Skalli a, en outre, rappelé les progrès enregistrés dans le domaine des droits de la femme au Maroc à la faveur notamment de l'augmentation de la représentativité féminine au niveau des communes et au niveau de l'institution législative et la nomination de plusieurs femmes à des postes de décision. Toutes ces réformes sont couronnées par l'adoption d'un agenda gouvernemental de l'égalité (2010-2015) ayant pour objectifs la lutte contre les disparités et la promotion de l'égalité, a-t-elle dit, soulignant que l'investissement dans l'égalité du genre est une condition pour la croissance économique, le progrès social, la réduction de la pauvreté mais aussi la préservation de l'environnement. La ministre a, par ailleurs, réaffirmé l'engagement du Maroc en faveur de l'Union pour la Méditerranée (UPM) qui constitue un cadre de coopération et de dialogue permettant de concrétiser les ambitions en termes d'échanges de développement de paix et d'égalité. L'UPM est une opportunité pour optimiser les relations Nord-Sud et réaliser une intégration Sud-Sud, a-t-elle dit, insistant sur l'importance cruciale de l'intégration maghrébine. Tout en déplorant le coût du non-Maghreb qui est évalué à 2 points de PIB pour chacun des pays du Maghreb, Mme Skalli a rappelé que la région maghrébine enregistre le taux le plus bas du monde en matière d'échanges extérieurs par zone. Le Maroc a été mis en vedette à travers plusieurs interventions lors de cette table-ronde organisée par le groupe de l'Alliance des socialistes et démocrates au Parlement européen, deuxième groupe en nombre de députés européens. Mme Skalli effectue une visite de deux jours à Bruxelles à l'invitation du groupe de l'Alliance des socialistes et démocrates au PE. Au cours de son séjour, la ministre devra rencontrer plusieurs responsables européens et belges.