Les Etats-Unis sont conscients de l'importance de coopérer avec les pays du Maghreb dans la lutte contre Al-Qaida en vue d'empêcher les éléments de ce réseau terroriste d'élire refuge dans la région du Sahel, a souligné, vendredi à Washington, le porte-parole du Conseil de Sécurité nationale (NSC),M. Mike Hammer. "Nous sommes conscients que les éléments d'Al-Qaida, qui sont mis sous pression dans leurs bases arrières en Afghanistan et au Pakistan, cherchent à se réinstaller", notamment dans la région du Sahel, a déclaré M. Hammer, lors d'une conférence de presse avec les représentants des médias étrangers à Washington. Le responsable américain a, de ce fait, indiqué que son pays s'attache à oeuvrer avec les pays du Maghreb en vue d'empêcher les éléments d'Al-Qaida de trouver refuge dans la région, tout en se félicitant du niveau de la coopération en la matière avec les pays de l'Afrique du Nord, notamment le Maroc. Le porte-parole du Conseil de Sécurité nationale, qui relève de la Maison Blanche a, par ailleurs, insisté sur l'importance accordée par le président Barack Obama à "la coopération internationale et avec l'ensemble des pays" dans la lutte contre les branches locales de la nébuleuse terroriste d'Al-Qaida, que ce soit AQMI (Al-Qaida au Maghreb Islamique) ou AQPA (Al-Qaida dans la péninsule Arabique). Les Etats-Unis avaient maintenu en octobre dernier AQMI sur la liste des "organisations terroristes étrangères" conformément à la section 219 de la loi sur l'immigration et la nationalité. Cette décision, annoncée par le département d'Etat, avait été prise en consultation avec le département de la justice, celui du trésor et d'autres agences américaines spécialisées. Le département d'Etat avait, par ailleurs, relevé qu'AQMI a élargi le rayon de ses opérations au-delà du territoire algérien en intensifiant ses attaques au nord du Mali, au Niger et en Mauritanie. Le coordonnateur pour la lutte anti-terroriste au département d'Etat, Daniel Benjamin, avait récemment affirmé à la MAP que la menace que fait peser AQMI sur la région demeure une "préoccupation majeure" pour le gouvernement américain, soulignant que les Etats-Unis "ne prennent pas cette menace à la légère". Des zones "non-gouvernées ou sous-gouvernées", dans le Sahel, constituent un "important refuge" pour Al-Qaida et ses affiliés, a-t-il indiqué, notant que les éléments d'AQMI étaient à l'origine de plusieurs opérations de prise d'otage de ressortissants étrangers dans la région. Outre AQMI,-qui dérive du "Groupe salafiste algérien pour la prédication et le combat" (GSPC) après que celui-ci ait fait allégeance à Al Qaida-, les Etats-Unis ont décidé mardi dernier de ficher "Al-Qaida dans la péninsule arabique" en tant qu'"organisation terroriste étrangère", une mesure qui s'inscrit dans le cadre de la riposte du gouvernement américain à la menace représentée par cette branche terroriste. Washington avait aussi demandé aux Nations Unies que des mesures similaires soient prises à l'encontre de ce groupe terroriste et de ses dirigeants.