Les participants à une conférence organisée, lundi à Genève, dans le cadre de la 16ème session du Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU, ont souligné que l'autonomie constitue une forme du droit à l'autodétermination et offre une solution idoine au différend régional sur le Sahara marocain. M. Miguel Angel Puyol Garcia, président du Centre d'Etudes Hispano-marocaines, après s'être attardé sur le système d'autonomie en vigueur en Espagne, a loué les avantages de ce système, faisant remarquer que l'autonomie au Sahara est d'autant plus applicable que le Maroc n'a cessé d'entreprendre des réformes démocratiques. Il a, de même, insisté sur les obstacles, notamment d'ordre démographique, ayant rendu irréalisable l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara. L'intervenant, s'est en outre, livré à une comparaison de la situation des droits de l'Homme dans les provinces du sud et dans les camps de Tindouf qu'il a visités. A Laâyoune, grâce au climat démocratique qui y règne, j'ai pu réaliser des reportages télévisés, chose que je n'ai pas pu faire dans les camps de Tindouf, qui ressemblent à une prison, a-t-il dit. M. Garcia a également dénoncé le détournement des aides humanitaires destinées aux populations des camps de Tindouf et qui finissent, a-t-il dit, en Mauritanie. Cette conférence, organisée au Palais des Nations, a également connu la participation de M. Lahcen Haddad, universitaire et militant des droits de l'Homme, qui a soutenu que l'autonomie avancée est un moyen novateur et juste d'arriver à une auto-détermination. Les deux concepts ne sont pas antinomiques, au contraire, dans un mode d'accumulation de petits états en échec, c'est un moyen de résoudre les conflits par le biais de la démocratie et la bonne gouvernance dans le cadre de l'intégrité territoriale des nations a-t-il soutenu. Il a expliqué que l'autonomie avancée proposée par le Maroc pour régler le conflit du Sahara, répond aux besoins des deux parties puisqu'elle débouche sur une situation de gagnant/gagnant, a un rôle mobilisateur et fédérateur et permet aux populations de s'autogouverner d'une façon démocratique. Le projet marocain, a-t-il poursuivi, favorise également une résolution rapide du problème des populations retenues dans les camps de Tindouf dont les droits à l'identité, à l'expression politique et au mouvement, en tant qu'hommes, femmes, jeunes et enfants sont bafoués quotidiennement et depuis les années 70. M. Haddad a ajouté que la proposition marocaine d'autonomie permet en outre de résoudre le drame humanitaire enduré par les populations sahraouies, notamment la séparation des familles et la séquestration dans les camps de Tindouf. Grâce à la mise en Âœuvre de cette proposition, a-t-il dit, ces familles peuvent se réunir et l'ensemble des Sahraouis vivre dans la paix et décider de leur avenir eux-mêmes. A également participé à cette rencontre, modérée par Sidati Mohamed El Galloui, ancien représentant du Polisario à Rome, Mme Hajbouha Zoubeir, membre de l'Union de l'action féminine (UAF), qui a souligné que l'autonomie proposée par le Maroc offre une solution juste du conflit du Sahara, qui garantit aux populations concernées les droits sociaux, économiques et culturels. Elle a évoqué le drame humain des populations dans les camps de Tindouf, déplorant le déchirement familial et dénonçant la privation de ces populations de leurs droits élémentaires. Elle a cité le cas de M. Mostapha Salma Ould Sidi Mouloud emprisonné puis expulsé de ces camps par les dirigeants du polisario pour la simple raison qu'il a opté pour l'autonomie et décidé de la défendre. Mme Zoubeir a aussi appelé à l'ouverture de ces camps devant les organisations internationales pour s'y enquérir de la situation des droits de l'homme, et procéder au recensement de ces populations. M. Hamdi Cherifi, président de l'ONG " Al Intimae pour le développement des droits de l'homme et la cohabitation " de Laâyoune, a, quant à lui, mis en exergue la pertinence de l'initiative d'autonomie, comme solution démocratique de la question du Sahara. Il a notamment développé les volets ayant trait au respect des droits de l'homme contenus dans le projet d'autonomie présenté par le Maroc, indiquant que le texte a crée des mécanismes garantissant le respect et l'exercice des droits. La parole fut ensuite donnée à Moulay Ahmed Mgizlate, membre du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes (CORCAS), qui a indiqué que la proposition d'autonomie est basée sur une réconciliation qui est un choix réfléchi et conscient dans l'intérêt supérieur du peuple marocain. Cette proposition, a-t-il dit, vient aussi sonner le glas d'un mirage qu'est le séparatisme, que les dirigeants du polisario ont caressé pendant plus de trente ans. Il a par la suite évoqué les expériences en matière de justice transitionnelle, notamment au Maroc, en Afrique du Sud, au Pérou et en Argentine. Cette conférence a été organisée par l'International Démocratique Centre et l'Union de l'Action Féminine.