Le Discours Royal du 9 mars peut être raisonnablement qualifié de "révolution tranquille" à même de favoriser l'édification d'un Maroc moderne, tout en confirmant les fondements de l'Etat, à savoir la Commanderie des croyants, le régime monarchique et l'unité nationale, a affirmé M. Hamid Narjisse, président de la région Marrakech-Tensift-Al Haouz. "Les réformes constitutionnelles proposées par SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, consacrent la constitutionnalité de la pluralité de l'identité marocaine, de l'institution du Conseil de gouvernement et de la régionalisation", a souligné M. Narjisse dans un entretien accordé à la MAP, faisant savoir que ces dispositions ajoutées aux annonces concernant la justice et la place de la femme constituent de puissants leviers dans le processus de démocratisation du pays. Le Souverain a, par ailleurs, tenu à ce que la régionalisation avancée soit l'émanation de la volonté populaire directe, exprimée à travers un référendum constitutionnel, a-t-il dit, relevant qu'il s'agit là d'une régionalisation propre à garantir une nouvelle répartition, non seulement des attributions, mais aussi des moyens entre le centre et les régions. "Le modèle de régionalisation avancée proposé aux Marocains confère plus de légitimité et de crédibilité à cette forme de décentralisation", a-t-il ajouté, faisant observer que l'élection des membres des conseils régionaux au suffrage universel leur donne certainement plus de légitimité, alors que l'exécution désormais des délibérations des conseils régionaux par ces dits conseils en lieu et place des gouverneurs et walis les rend certainement plus crédibles. Pour ce qui est du nouveau découpage régional proposé, il a fait savoir que la région Marrakech-Tensift-Al Haouz devra intégrer les provinces de Safi et Youssoufia donnant lieu, au cas où cette recommandation est retenue, à la nouvelle région Marrakech-Safi le 3ème rang sur le plan national en matière de poids démographique. Et de préciser que par cet assemblage, la région s'étendrait sur une superficie de 39.167 Km2, abriterait une population comparable à celles des grandes métropoles (4.108.000 habitants) et rehausserait son poids dans le PIB National. M. Narjisse n'a pas manqué de signaler également que cette région, de par ses potentialités géomorphologiques et naturelles, recèle d'importantes richesses minières, surtout en réserves de phosphates sur les territoires des Rhamna et Guentour (Youssoufia) qui alimentent le Hub chimique et le port de Safi, deux structures qui joueront un rôle majeur dans la création des conditions d'accueil et de rentabilité de projets d'investissement industriel structurants. La façade maritime du littoral entre Safi et Essaouira, structurellement qualifiée et prédisposée à bénéficier d'investissements en matière d'industrie, de pêche et de tourisme, est un bassin d'emploi qui devrait participer au développement de toute la région et contribuer ainsi à sa stabilité sociale, a-t-il estimé. La nouvelle région Marrakech-Safi se veut le premier territoire à potentiel agricole au niveau national, alors que pour ce qui est de l'artisanat, cette région recèle un potentiel qui détermine actuellement, dans une large mesure, la production d'articles d'export et de consommation, a-t-il fait remarquer, relevant que pour ce qui est du tourisme, nul ne peut contester aujourd'hui la place phare qu'occupe la région sur le podium national, notamment avec une diversité de produits touristiques, culturels, de montagne ou encore le balnéaire. Sur le plan institutionnel et par sa représentation parmi les grandes régions du Maroc, cette nouvelle région constitue un réel laboratoire d'innovation territoriale en matière de simulation des relations Etat- Région, reformulées dans un esprit de régionalisation avancée et ce, à partir de la mise en place d'un projet de qualification régionale concerté et contractualisé entre l'ensemble des acteurs institutionnels, économiques et civils.