La population mondiale devrait se chiffrer à sept milliards d'âmes en 2011, soit un milliard de plus par rapport à 1999, souligne une étude publiée récemment par "The Population Reference Bureau" (PRB), une organisation basée à Washington. Cette hausse concerne particulièrement les pays en développement, note la fiche de données sur la population mondiale 2009 du PRB, faisant remarquer que l'augmentation de la population jeune dans le monde (de 15 à 24 ans) "reste l'apanage des plus pauvres de ces pays". Selon Bill Butz, président du PRB, la population mondiale continue de croître à un rythme soutenu, en dépit du déclin du taux de fécondité dans plusieurs pays. "Le passage de 6 à 7 milliards d'habitants se fera très probablement en 12 ans. Il s'agit là de résultats sans précédent dans l'histoire de l'humanité", estime-t-il. Les projections de croissance démographique dans les pays en développement révèlent que le taux de fécondité dans ces pays déclinera pour atteindre les faibles niveaux enregistrés actuellement dans les pays industrialisés, soit une moyenne de deux enfants par femme. A l'heure actuelle, le taux de fécondité le plus élevé est enregistré au Niger, 7,4 enfants par femme, alors que le plus faible est signalé à Taïwan, soit un enfant par femme, d'après le document. "La grande majorité de la population actuelle de jeunes (1,2 milliard), soit 90 pc, vit dans les pays en développement", déclare Carl Haub, démographe principal au PRB et co-auteur de l'étude.
"Lors des prochaines décennies, ces jeunes continueront sans doute la tendance actuelle de l'exode rural en quête d'éducation et de formation, de travail rémunéré et de services de santé adéquats", relève encore l'expert, soulignant que huit jeunes sur 10 vivent en Afrique et en Asie. La Fiche sur la population mondiale 2009 présente des données relatives à la démographie, la santé et l'environnement pour tous les pays et les grandes régions du monde. Elle met en évidence également les contrastes frappants entre pays riches et pays pauvres. En guise d'exemple, souligne la même source, "même si aujourd'hui la population de l'Ouganda est similaire à celle du Canada, l'Ouganda compterait plus du double de la population canadienne vers 2050". Ces différences considérables sont attribuables au taux de fécondité global dans ces deux pays: en Ouganda, ce taux est de l'ordre de 6,7 enfants par femme, soit cinq fois plus que la moyenne au canada, explique-t-on. Le document relève également que la population de l'Afrique, qui vient de passer le cap du milliard d'habitants, augmente d'environ 24 millions par an, et aura doublé d'ici 2050. D'après la même source, environ la moitié de la population mondiale vit dans la pauvreté. "Près de 50 pc des habitants du monde vit avec moins de deux dollars américains par jour", souligne encore l'étude, notant que des centaines de millions de personnes vivent à peine au-dessus du seuil de la pauvreté. Sur un autre registre, le PRB note que malgré les déclins enregistrés dernièrement, le taux de prévalence VIH/SIDA en Afrique demeure nettement le plus élevé dans le monde. C'est au Swaziland où l'on enregistre le taux le plus élevé d'infection au VIH, avec 26 pc de la population âgée de 15 à 49 qui est séropositive. L'étude note, par ailleurs, que le taux de natalité parmi les adolescents aux Etats-Unis est deux fois plus élevé que la moyenne pour tous les pays développés. Ce taux aux USA est de 42 naissances pour 1.000 adolescentes (âgées de 15 à 19 ans), alors que le taux pour l'ensemble des pays industrialisés est de 21 pour 1.000.