Les activités génératrices de revenus (AGR) constituent un instrument puissant d'aide à l'intégration des populations défavorisées aux circuits économiques et d'amélioration de leur condition sociale, a affirmé Mme Nadira El Guermai, gouverneur-coordinatrice nationale de l'INDH. "Au Maroc, le développement de projets générateurs d'emploi et de revenu constitue un objectif partagé entre de nombreux acteurs de développement. Plusieurs départements ministériels ont mis en place des programmes spécifiques, inspirés de cette démarche, à l'instar du pilier II du Plan Maroc Vert, destiné au développement de l'agriculture sociale et des produits du terroir et des stratégies en vigueur dans les secteurs notamment de l'artisanat et de l'économie sociale", a indiqué Mme El Guermai, lors d'une rencontre vendredi dernier à El Jadida. Elle a souligné que le tissu associatif et coopératif, qui bénéficie de la dynamique de l'INDH et du soutien des différents départements ministériels, a montré à ce titre des capacités importantes de mobilisation. Mme El Guermai a rappelé, dans ce sens, qu'en cinq ans d'existence, l'INDH a permis à travers les AGR la réalisation de plusieurs points positifs, précisant qu'elle a permis, lors de sa première phase (2006-2010), la concrétisation de plus de 3.700 projets AGR qui ont généré près de 40.000 emplois, à travers, entre autres, l'appel à projets. Une telle action assure le respect des fondamentaux de l'INDH, en terme de dignité humaine, de participation des populations aux processus d'expression des besoins à l'aide de diagnostics participatifs, d'identification, de montage, de réalisation et de suivi des projets, a-t-elle expliqué. Les projets programmés dans ce cadre, a-t-elle ajouté, dépassent la dimension de l'intégration économique et sociale, limitée dans le temps, pour atteindre le stade de la recherche de mécanismes pragmatiques à même de promouvoir la situation économique de chaque région. "Dans ce sens, je tiens à saluer le rôle crucial des femmes dans le développement en général et dans le secteur des AGR en particulier. En effet, en examinant les éléments d'appréciation disponibles actuellement, 40 pc des AGR initiées dans le cadre de l'INDH sont portées par des femmes", a-t-elle relevé. Malgré les acquis et les retombées positives enregistrées dans ce secteur, rien n'est gagné pour autant, a-t-elle fait remarquer, notant que les AGR connaissent en réalité certaines difficultés, notamment en matière de montage des projets, de financement ou de commercialisation. Elle a, à cet égard, souligné la nécessité de mieux communiquer et de sensibiliser sur la portée de l'AGR au niveau national et également territorial, estimant qu'au niveau national, il s'avère nécessaire de disposer d'un cadre réglementaire pour reconnaître et structurer les acteurs économiques afin de permettre d'approfondir le dialogue de la politique socioéconomique initié. Au niveau territorial, Mme El Guermai a plaidé pour la création de plates-formes structurées d'acteurs de l'économie sociale qui doivent également être encouragées afin d'amplifier leur effet de levier dans le processus d'intégration. Elle a, d'autre part, souligné l'importance de l'implication des Associations de microcrédit dans le montage financier et l'accompagnement des AGR qui, a-t-elle estimé, "à ce jour se fait rare malgré les efforts déployé". La rencontre d'El Jadida s'est déroulée en présence notamment de la ministre de Développement social, de la Famille et de la Solidarité, du ministre chargé des Affaires économiques et générales, du gouverneur de la province d'El Jadida et du président du Conseil régional de Doukkala-Abda, ainsi que des représentants des sociétés de financement des microcrédits et des représentants du tissu associatif