Le Théâtre de l'Archipel de Perpignan (Sud de la France) accueillera, du 16 au 19 mars prochain, un Panorama de la Jeune Création Contemporaine Chorégraphique et Théâtrale Arabe, avec la participation d'artistes marocains. Cette manifestation fait "la part belle à une programmation jeune et innovante, créative et ultra contemporaine", selon les initiateurs. Cette programmation, précise-t-on, s'appuie sur "la coexistence multiculturelle des publics de nos régions du sud de l'Europe, pour permettre à des jeunes compagnies artistiques du sud de la Méditerranée de présenter leur travail de création, le but étant d'apporter la preuve d'une jeunesse arabe ouverte, créative, à même faire bouger les mentalités, et d'offrir à ces jeunes artistes un public et une reconnaissance à la hauteur de leurs ambitions". Il s'agit également de franchir la disparité d'opportunité d'échanges, de mobilité, de formation partagée pour ces jeunes compagnies, dans le cadre de "la préfiguration du futur Théâtre euro-méditerranéen de Jean Nouvel, en cours de construction à Perpignan". La participation marocaine à cet événement sera représentée par les créations des artistes Abderrazzak Zitouny (fragments matériels d'une vie d'errance), Meryem Jazouli (Kelma, un cri à la mère) et Taoufiq Izeddiou (Aataba +le seuil+). En créant "Fragments matériels d'une vie d'errance", Abderrazzak Zitouny souhaitait concentrer son travail sur quelques scènes tirées de l'oeuvre de Mohammed Khaïr-Eddine, et plus particulièrement sur ses écrits qui traitent de la thématique de l'exil et de l'errance, de l'écriture et aux rapports humains d'une certaine jeunesse en révolte. Ce spectacle est traversé par des formes musicales où l'énergie des instrumentistes se transforme en action sous l'influence des textes de l'écrivain Khaïr-Eddine. En mêlant des interprètes marocains et français, les effets de miroir entre leurs cultures offrent une variété de jeu à partir d'un texte toujours actuel. La création "Kelma, un cri à la mère", solo de la chorégraphe marocaine Meryem Jazouli, est une invitation au recueillement et une réflexion autour de l'exil, de l'absence et de la mort. "C'est le décalage entre la brutalité de certaines situations et la beauté de la mise en mots par Mahmoud Darwich de ces moments tragiques qui m'a poussée à regarder ma douleur différemment", précise-t-elle. Le chorégraphe marocain Taoufiq Izeddiou, formé en Europe, s'inspire, quant à lui, de son pays d'origine pour innover ses créations de danse contemporaine.