"Femme du Rif", groupement d'intérêt économique (GIE) constitué de coopératives féminines de production de l'huile d'olive dans la région de Ouazzane, est "un défi en matière d'émancipation féminine et d'exode rural", écrit Le Monde Magazine dans sa dernière livraison. Sous le titre "L'huile précieuse des Femmes du Rif", l'hebdomadaire français souligne qu'à travers cette initiative, 300 paysannes, cultivant 40.000 oliviers dans un rayon de 50 km, ont "fait le pari du regroupement et de la qualité". Elles ont vu leur effort récompensé par l'obtention d'une certification "Bio" de leur huile dés 2006, date de la création du GIE, alors qu'une labellisation Max Havelaar de commerce équitable "pourrait voir le jour courant 2011", selon Le Monde Magazine. L'idée de création de "Femme du Rif", relève la publication, remonte à 2001 à l'occasion de cours d'alphabétisation donnés à des femmes des environs d'Ouazzane. "Voulant aller plus loin, un petit groupe parmi elles crée alors une coopérative agricole, puis fusionne avec une seconde, également 100 pc féminine", précise le magazine. Le GIE regroupe désormais dix coopératives, et deux partenaires de poids ont rallié le projet: le ministère des affaires étrangères espagnol, via un organisme de coopération, et l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi). En dix ans, les différents partenaires institutionnels vont injecter 600.000 euros dans le programme, selon la publication qui estime que l'investissement est à la hauteur de l'ambition: produire une huile d'olive extra-vierge (avec un taux d'acidité inférieur à 0,8 pc) pour la vendre à l'export. C'est le cas depuis 2005 et la signature d'un contrat avec Alter Eco, une PME française spécialisée dans la distribution de produits issus du commerce équitable. "Dans le commerce équitable, il faut généralement cinq à dix ans avant qu'une filière de ce type tourne toute seule et qu'il y ait des répercussions sur les producteurs. L'activité, ici, a rencontré beaucoup de difficultés mais la confiance est revenue, grâce à ces femmes admirables", estime Triston Lecomte, fondateur d'Alter Eco. Pour le coordonateur du projet au ministère du commerce et de l'industrie, Ali Boulanouar, le GIE a permis à ces femmes de devenir "plus entreprenantes, plus aventureuses, et d'extérioriser le potentiel qui dormait en elles et de se positionner dans la société, notamment vis-à-vis des hommes qui prennent conscience qu'elles savent faire autre chose que procréer et s'occuper des enfants". D'après la direction de l'Onudi, à Vienne, la viabilité du GIE devrait être assurée aux alentours de 2013.