Les travaux d'un atelier de réflexion sur l'agenda du mouvement des droits humains au Maroc se sont ouverts, vendredi à Marrakech, en présence d'une pléiade d'académiciens, de défenseurs des droits humains et d'acteurs de développement de toutes les régions du Maroc. Initié par la Fondation Driss Benzekri pour les droits humains et la démocratie (FDBDH), cet atelier se veut le prolongement de la table-ronde organisée par la Fondation en mai dernier à Rabat sous le thème "Quel agenda pour les droits humains au Maroc?". L'atelier se propose notamment d'établir un diagnostic des agendas des organisations des droits humains, tout en s'attardant sur les acquis et entraves à la lumière des réalisations et des programmes en cours de mise en oeuvre et la détermination des grandes ligne de l'agenda futur. S'exprimant à l'ouverture de ce forum de trois jours, le président de la Fondation, M. Abdesselam Aboudrar, a souligné que cet atelier constitue une opportunité idoine pour l'examen des moyens à même d'encourager les nouvelles élites pour qu'elles soient en phase avec les récents développements opérés dans le monde et capables de saisir les différentes facettes du concept des droits humains. Cette rencontre n'est pas destinée uniquement à l'échange des idées mais se veut aussi une plateforme pour l'élaboration de propositions permettant de concrétiser les grandes lignes d'un plan d'action futur et d'adopter une feuille de route pour que la Fondation puisse poursuivre sa mission consistant à promouvoir des activités dans l'optique notamment de raffermir la démocratie, a-t-il ajouté. La FDBDHD a pour vocation d'accompagner le processus de consécration de la culture et des valeurs des droits humains, d'appuyer les dynamiques de réforme et d'oeuvrer à la consolidation de la démocratie institutionnelle au Maroc à travers l'impulsion du dialogue démocratique, l'initiation de débats libres et la construction des capacités des différents acteurs, a signalé M. Aboudrar. Pour sa part, M. Jamal Eddine Naji, membre du comité de direction de la Fondation, a, dans une note d'orientation, fait observer que le mouvement des droits humains au Maroc a pu, dès les années 90, devenir un mouvement influent et un élément déterminant sur la scène nationale. Les profondes mutations survenues dans le monde ont été derrière l'émergence de nouvelles problématiques dans le domaine des droits humains dans la mesure où la véritable préoccupation désormais des citoyens et des juristes est centrée sur les questions de terrorisme, les droits économiques, sociaux et culturels, le droit des minorités et les libertés individuelles, a-t-il dit. Et d'ajouter que le mouvement est appelé à relever les défis auxquels est confronté et à développer ses outils de travail lui permettant de planifier et d'ériger les priorités sur le paysage juridique national. Les participants à ce forum devaient débattre de différents axes portant, entre autres, sur "les enjeux du mouvement par rapport à la situation globale des droits humains et aux changements sur les scènes internationale, nationale et sociétale" et "le rapport du mouvement avec les organisations des droits humains à l'échelle internationale et régionale". Créée en 2008, la FDBDHD a pour mission l'élaboration d'études et de recherches de nature à "rehausser le niveau" de la pratique démocratique et des droits de l'Homme au Maroc. Son champ d'action s'étend à tous les domaines du développement, de la démocratie, de la justice transitionnelle, des droits de l'Homme, de la diversité culturelle et linguistique, de la gouvernance institutionnelle et de la citoyenneté.