Le partenariat entre l'Université Ibn Zohr d'Agadir et le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) est en passe d'être renforcée en ce début d'année universitaire avec le lancement de nouvelles actions visant à approfondir la recherche et la formation sur la thématique de la migration. Selon le directeur de l'Observatoire régional des migrations-espaces et sociétés (ORMES), Mohamed Charef, en charge d'un Master sur "Migrations et développement durable" au sein de la Faculté des lettres d'Agadir, cette formation spécialisée, lancée il y a une année, est "l'aboutissement en partie de la coordination entre les deux institutions en vue d'appréhender les enjeux des migrations, notamment marocaine, et se donner les outils performants de recherche face aux problèmes de développement et des mobilités". Il a souligné, dans un entretien accordé à la MAP, que "l'engagement actif" des deux parties pour assurer la réussite de ce Master spécialisé s'est traduit, en ce début d'année universitaire, par l'inauguration d'un Centre de documentation sur les migrations, dont les fonds sont assurés par le CCME. La leçon inaugurale de l'année en cours portant sur le thème "Migrations marocaines : mutations et enjeux", a été d'ailleurs donnée par M. Driss El Yazami, président du CCME, lequel a présidé, par la même occasion, la présentation des activités des étudiants pour l'année universitaire 2009-2010. Devant les étudiants de l'Université Ibn Zohr, M. El Yazami a notamment rappelé que le nombre de ressortissants marocains à l'étranger avoisine aujourd'hui 4 millions, ce qui montre, selon lui, l'importance d'une réflexion académique sur cette thématique et les mutations profondes que ne cesse de subir la migration marocaine. Le Master "Migrations et Développement Durable" a été conçu, précise M. Charef, de manière justement à mettre à profit les compétences des universitaires et des professionnels pour faire avancer l'état de la connaissance sur le thème des migrations et du développement global et durable, "un sujet transversal qui conjugue les volets économique, social, juridique, environnemental et culturel". La migration demeure, d'après lui, l'une des problématiques les plus controversées et peut être même l'un des principaux défis du 21e siècle. Au niveau mondial, le nombre de migrants est passé de 75 millions en 1960 à 100 millions en 1980 pour atteindre 175 millions en l'an 2000. Actuellement, l'on compte près de 200 millions de migrants. "Bien que son importance numérique soit relativement faible, soit moins de 4 pc de la population mondiale, la migration reste une question quasi présente dans nos sociétés, que nous soyons dans les pays du nord ou du sud", note-t-il, soulignant que ce phénomène alimente plus que jamais un grand débat pour se transformer à un sujet de polymérique "abondamment exploité, commenté et critiqué, nourrissant parfois, les fonds de commerce des extrémistes ". L'ensemble de ces enjeux appellent, selon cet universitaire, "une profonde réflexion, une approche globale et des réponses adéquates" aussi bien des politiques que des universitaires et des chercheurs.