La croissance des économies de la communauté des pays d'Afrique de l'Ouest s'est limitée à la modeste performance de 2,9 pc pour l'année 2010, indique un rapport de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), rendu public jeudi à Dakar. "Les prévisions mises à jour situent la croissance économique à 2,9 pc en 2010 après 3 pc en 2009", indique un rapport de la BCAO publié à l'occasion de la réunion de son Comité de politique monétaire (CPM) dans la capitale sénégalaise. Une telle performance s'inscrit en forte régression par rapport aux taux de croissance enregistrés avant l'éclatement de la crise économique et financière internationale. En effet, plusieurs pays de cette sous-région africaine réalisaient alors des taux de croissance à deux chiffres. Selon le rapport de l'institution financière ouest-africaine, les perspectives se présentent sous de meilleurs auspices avec une légère progression de la croissance. Le rapport du Comité prévoit, à ce sujet, une croissance économique de 4,2 pc, soutenue principalement par "l'augmentation de la production agricole, la poursuite de l'exécution des programmes d'investissement publics dans les infrastructures et le regain d'activité au niveau des industries extractives". Intervenant lors d'une conférence de presse organisée à cette occasion, le gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), Philippe-Henri Dacoury, a émis plusieurs recommandations à l'intention des pays de l'espace économique d'Afrique de l'Ouest pour s'assurer une meilleure résilience face aux effets de la crise financière internationale et pouvoir renouer avec une forte croissance. "Le Comité de politique monétaire (CPM) de la BCEAO a relevé une faiblesse de la croissance économique et un niveau relativement élevé des déficits publics", a-t-il déploré, appelant les Etats membres à "poursuivre les politiques d'assainissement des finances publiques pour stimuler les investissements dans la zone". "On entame des réformes et on ne les termine pas. Les réformes structurelles doivent être poursuivies et menées jusqu'à leur terme", a-t-il recommandé, tout en pointant plusieurs maux qui nuisent à l'attractivité et au climat des affaires au sein des pays de l'Union. Il a notamment cité "la mal gouvernance, la gestion expansive de biens publics, l'environnement des affaires de même que l'environnement judiciaire, et les dysfonctionnements dans le secteur énergétique".
"Tout cela est à revoir si nous voulons relancer notre croissance économique", a-t-il affirmé.