L'impact de la crise internationale se fait encore nettement sentir dans la région d'Afrique de l'Ouest avec des prévisions de croissance qui ne dépassent pas les 3,6 pc après des performances avoisinant les deux chiffres depuis le début de la décennie. Un rapport de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) indique que la reprise tant souhaitée pour l'année 2010 sera plutôt molle dans l'espace de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA-Huit pays) avec un taux de croissance de 3,6 pc qui s'inscrit en légère hausse par rapport au plus bas de 2009 (2,9 pc). Le rapport issu du Conseil d'administration de la Banque centrale de la région UEMOA qui s'est tenu récemment à Dakar, relève également que le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) de la zone projeté pour l'année 2010, bien que légèrement supérieur à celui de 2009, restera faible au terme de l'exercice. Selon la banque centrale, les perspectives de croissance pour cette année pourraient même être affectées à la baisse à cause de la persistance de l'insuffisance de l'offre d'énergie électrique dans certains pays de la zone UEMOA. En effet, la crise énergétique dans les pays de la région a pris des proportions sans précèdent à cause des fluctuations à la hausse des prix des cours du pétrole. L'alimentation en courant électrique est désormais rationnée à quelques heures par jours dans la plupart des pays de la région handicapant sérieusement l'activité économique, notamment le secteur industriel. L'institution de régulation monétaire de l'UEMOA fait part, toutefois, d'une note d'optimisme avec une assez bonne maitrise de l'inflation malgré les turbulences de la crise économique et financière mondiale. Selon la banque, l'inflation reste modérée dans l'Union et se situe en deçà de l'objectif de 2 pc au maximum, arrêté dans le programme monétaire pour l'année 2010. Le rapport note à ce sujet que le niveau général des prix s'est accru, en glissement annuel, de 0,1 pc à fin mars dernier et est attendu en hausse à 1,7 pour les mois qui suivent. Sur le registre des bons indices, les membres du Conseil d'administration de l'institution financière relèvent, avec satisfaction, l'orientation imprimée par la Banque centrale à la politique monétaire qui est de nature à assurer les conditions d'un financement accru et sain de l'activité économique au sein de l'espace UEMOA. Concernant l'effort de financement, le Conseil d'administration de la Banque centrale a recommandé aux pays membres l'accélération de la mise en oeuvre du programme de relance de la production agricole, afin de réduire la dépendance alimentaire dans l'Union et parer aux risques de crise alimentaire qui affecte plusieurs pays voisins du Sahel.