La société civile joue un rôle de premier plan dans la sensibilisation au phénomène migratoire ainsi qu'en matière de consolidation des droits humains, ont souligné, mardi à Rabat, les participants à un atelier sur "la réflexion sur le rôle de la société civile dans le traitement de la question migratoire". Le président de l'association marocaine d'études et de recherches sur les migrations (AMERM), M. Mohamed Khachani a indiqué qu'un nombre de plus en plus important d'associations ont comme centre d'intérêt la migration comme en témoigne les conclusions de l'enquête menée par l'AMERM qui a porté sur un échantillon d'une trentaine d'associations sélectionnées sur la base de critères géographiques et de l'intérêt porté à la question migratoire. Le tissu associatif marocain, qui compte 40.000 ONGs, est l'un des plus dynamiques du pourtour méditerranéen, a-t-il ajouté. M. Khachani a indiqué que le Maroc est un pays d'émigration (près de 3,5 millions de Marocains vivent à l'étranger), de transit (10.000 à 15.000 migrants subsahariens y vivent) et aussi un pays d'immigration (60.000 étrangers y résident régulièrement). Près de 80 pc des ONGs ont été créées dans les années 2000, 25 pc dans les années 90 et le reste entre les années 70 et 80, ce qui dénote d'un accompagnement de la société civile à l'importance croissante prise par la question migratoire durant la dernière décennie, a-t-il noté. Il a, en outre, affirmé que plusieurs associations mènent des activités de droits humains et de plaidoyer en assurant notamment le suivi de la situation des migrants clandestins et de la législation sur la migration et en participant aux manifestations de soutien aux migrants subsahariens. Les autres intervenants ont souligné la nécessité de développer la diplomatie humanitaire pour promouvoir les principes et les valeurs humanitaires et consolider les droits humains afin de répondre aux attentes des catégories précaires, plaidant pour la coordination entre les différents acteurs afin de conclure des partenariats dans le but d'échanger les données dans le domaine de l'immigration. Organisé par l'AMERM et la fédération internationale des sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge en partenariat avec la Faculté des sciences juridiques, économiques et social (Agdal), le Croissant Rouge Marocain et la Commission européenne, cet atelier a été marqué par la projection d'un film en dialecte marocain mettant en scène des étudiants africains résidant au Maroc.